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SAUVELADE



"entre deux gaves"

entre dos ríos


Béarn



Sauvelade (langue d'Oil)
Seuvalada (langue d'Oc)









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église abbatiale et abbaye
Sauvelade
entre deux gaves
Béarn

 

église abbatiale et abbaye

aquarelle André Gabastou & Jean-Christophe Pierre

vue de l' église abbatiale depuis le pont

 

En 1127, le vicomte de Béarn, Gaston IV, dit Gaston le Croisé (+ 1131), revenait d’une guerre contre les Sarrasins où il avait contribué à la prise de Saragosse au côté de son oncle, Alphonse I le Batailleur, roi d’Aragon. Par un acte du 6 avril il fit don à des moines bénédictins, qui vivaient dans des cabanes de bois et de branchages, de la forêt nommée Faget (forêt de hêtres) dans le lieu appelé Silva Lata (Séube Lade en vieux béarnais, les historiens ont discuté s'il signifiait: "forêt profonde", "forêt du Laà" ou "forêt rive gauche"), afin d’y bâtir un monastère dédié à la Vierge Marie. L’acte de donation fut passé le 6 avril 1127. Nous ne connaissons pas la date de sa construction. Tout laisse à penser qu’elle n’a pas été construite dès 1127. La chapelle primitive était certainement plus modeste que celle que nous connaissons aujourd’hui. On pense cependant qu’elle était déjà construite en 1287.

 

act du cartulaire de Sauvelade

 

Aussitôt fondée, l'abbaye hérita de possessions nombreuses. En Béarn, les moines de Sauvelade fondèrent des hôpitaux - lieu d'accueil - pour les pélerins à Capbis, Buros et à Départ, près d'Orthez. Ils eurent des maisons à Maslacq, Jasses, Dognen, Loubieng, Biron, Oloron, Audaux, Burgaronne etc; des viviers à Salies de Béarn et à Balasun; des fours à Orthez; des moulins à Pardies. En Soule, le village de Larrau était une dépendance de l'abbaye de Sauvelade. En Aragon (Espagne), on lui avait fait don du château de Ayerbe, de la dîme de l'église Saint Pierre d'Huesca; de vignes, d'oliviers et de maisons dans la région de Jaca.

L’abbaye prit, à une date indéterminée, mais en tout cas avant 1286, le nom de Saint-Jacques, signe de sa fréquentation par les jacquets. L'abbaye fut reprise en 1286 par les cisterciens de Gimont (Gers), et, dès lors, son rôle dans l'accueil des pèlerins déclina probablement, car il est connu que les disciples de Saint Bernard ne favorisaient guère le culte des reliques et les pèlerinages.

Après soixante années de une période probatoire et de négociation, les moines de l’abbaye furent autorisés à se rattacher à l’ordre de Cîteaux. La cérémonie d'affiliation se déroula le 11 janvier 1286. L’ordre cistercien explique son style dépouillé caractéristique de tous les édifices appartenant à cet l’ordre suivant la règle de saint Benoît.

Son originalité vient de son plan en « croix grecque » de type centré déjà visible de l'extérieur aux très harmonieux toits en cascade: cône d'ardoise sur la coupole de la croisée du transept, pans de tuiles plates à cheval sur les quatre bras, l'escalier, les absidioles, la sacristie. L'intérieur est d'un beau dépouillement cistercien, sauf les autels d'un naïf baroque rural et le bénitier, fait d'un fût de colonne entre deux chapiteaux corinthiens, vestiges sans doute d'une villa romaine. L’église, à nef unique courte et d’une longueur égale au transept, se termine par une abside centrale et deux absidioles latérales en hémicycle. La coupole surmonte la croisée et repose sur des arcs doubleaux légèrement brisés que supportent des pilastres. Contrairement à d'autres églises de la région, la coupole n'est pas d'inspiration espagnole mais charentaise ou périgourdine.

 

 

extérieur

 


abside romane semi-circulaire
dotée de contreforts


tour du croisé
du transept


abside, absidiol
et tour du croisé du transept

 

 


abside, absidioles
et tour du croisé du transept


abside, absidioles et
tour du croisé du transept


tour du croisé
du transept

 

 


une aile du monastére et une
porte d'entrée à l'église


tour du croisé
du transept


une aile du monastére
et tour du croisé du transept

 

 



tour du croisé
du transept


 

 

Le bâtiment actuel, partie église, a subi très peu de modifications depuis le XIIIe siècle, si ce n’est le toit en ardoise qui domine le clocher, qui date du XIXe siècle. L’édifice primitif comportait une simple couverture en écailles de bois ou bardeaux, il reste encore à la base du clocher les quatre coins de l’ancien toit. Les couvrements varient en fonction du plan. Un berceau recouvre la net et le transept. Les absides sont voûtées en cul-de-four, avec une coupole recouvrant la croisée. A l'extérieur, une sorte de tambour accueillait un dôme qui fut remplacé par une flèche au XIXème siècle.

Auprès de la porte qui ouvre sur le transept, le pied de bénitier en marbre vert de Campan provient d’un fût de colonne d’une villa aquitano-romaine, comme pour l’église de Bielle en vallée d’Ossau. Il est aisé de supposer qu'un portail sculpté ait orné l'un des murs de la nef. Aujourd'hui, on pénètre dans l'édifice par une porte sans décor, percée à l'extrémité du mur nord. Une autre porte a été murée dans le mur sud de la nef comme le signale l'arc en plein cintre encore visible dans la maçonnerie.

 

intérieur

 

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choeur et maître-autel voûté en cul-de-four

 


voûte en demi-sphère
du croisé du transept


voûté en
cul-de-four


voûte en demi-sphère
du croisé du transept

 

 

 


voûte en demi-sphère du croisé
du transept et arcs triomphaux

 

 

 

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chapelles latérales des absidioles

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Saint Jacques

tribune de bois à deux niveaux et arc triomphal



 

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bénitiers



lutrin

 

Le 21 novembre 1288 le roi Edouard I d'Angleterre (1239-1272-1307) vint à Sauvelade fêter le 17e anniversaire de son couronnement. Il était accompagné de la Reine Eléonore Infante de Castille.

Le 10 août 1569, l’armée béarnaise protestante commandée par Montgomery, lieutenant de la reine Jeanne III de Navarre Albret, poursuivant l’armée catholique de la reine Catherine de Médicis, brûla l’abbaye. Les protestants conservèrent et restaurèrent l’église qui servit de temple au culte réformé pendant environ 40 ans, jusque vers 1611. Relevée en 1630 par la contre-Réforme. Avec la Revolution, l’église est devenue propriété de l’État et la partie des dépendances de l’abbaye a été vendue comme bien national.

Délabré, il vient d'être racheté et restauré par la commune, avec l'aide du département, pour servir de centre culturel, permettant l'hébergement.

A côté de l'abbaye, les bâtiments monastiques du XVIIème siècle. Le cloître disparu devait se placer entre la nef de l'église et les bâtiments d'origine.

 

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portail d'accès au monastère, vue de l'extérieur et de l'intérieur

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portail des prairies avec des boules symboles catholiques

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monastère et église abbatiale

 

Le chemin de Saint Jacques
Lo camin de Sent Jacmes

L'abbaye de Sauvelade se trouve sur l'une des voies jacobites qui traversaient le Béarn et qui confluaient à Ostabat avant de se diriger vers le port de Roncevaux. La voie sur laquelle se trouvait Sauvelade se nommait la "Via Podiensis" parce qu'elle prenait son point de départ au Puy-en-Velay. Elle passait par la célèbre abbaye de Conques et par Moissac. En Béarn, l'itinéraire était jalonné par l'abbaye de Larreule et la chapelle de la Commanderie de Caubin. Les pélerins arrivaient au village de Lendresse au bord du gave de Pau qu'ils traversaient par un bac. De là, ils montaient le chemin escarpé qui grimpe sur le côteau qui domine la rivière et atteignaient un sanctuaire renommé: la chapelle de Muret. Depuis cette chapelle, par des sentiers, on franchissait deux rangées de collines avant d'appercevoir l'abbaye de Sauvelade au fond du Larbaigt, c'est à dire au fond de la vallée du Laà.

Les via Turonensis (au départ de Paris), via Lemovicensis (au départ de Vézelay) et via Podiensis se réunissent en amont d'Ostabat, au carrefour de Gibraltar, puis traversent les Pyrénées par le col de Roncevaux.

 



ancien presbytère
Sauvelade
entre deux gaves
Béarn

 

ancien presbytère