vicomté de Marsan

vizcondado de Marsan

 



Mont de Marsan

 




 

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Benquet

Bougue

Mont de Marsan

 

 

Bostens

Campet-et-Lamolère

Saint Pierre du Mont

 

 

 

Lamolère-et-Campet

 

 

 

 



connaître l'histoire


L'actuel pays de Marsan correspond à l'ancienne vicomté de Marsan en Gascogne, établie à la fin du Xème siècle. Il comprend le bassin supérieur de la Midouze et est délimité au sud par l'Adour et la Chalosse, au sud-est par le Tursan, à l'est par le Bas-Armagnac, au nord par la Haute Lande, à l'Ouest par l'Aguais. Le Marsan, tel que nous le présentent les actes du XIIIème siècle, naquit à la fin du Xème siècle, moment où surgit, dans les textes, ses vicomtes.

 

Les vicomtes de Marsan consituent une lignée attachée, à partir de la fin du Xème siècle, à la petite vicomté de Marsan en Gascogne, sur le bassin de la Douze et du Midou. L'origine de cette noble famille localement puissante fait l'objet de deux hypothèses.







La plus connue d'entre elles mais aussi la plus contestée avance que les vicomtes de Marsan sont issus de la dynastie des ducs de Gascogne. La vicomté serait le fief accordé à Ezi-Sanche, septième enfant de Sanche IV (+ 961), duc de Gascogne, qui devient par conséquent le premier vicomte du Marsan. Il serait le délégué du duc de Gascogne pour la justice et le commandement.

Une autre thèse s'oriente vers l'idée que le premier vicomte de Marsan serait un gros propriétaire alleutier - Loup fils d'Aner - sur lequel le duc de Gascogne souhaite s'appuyer à la fin du Xème siècle (996) pour renforcer son contrôle de la région.

La seigneurie est dans un premier temps centrée sur Roquefort, avant la fondation de Mont de Marsan, qui en devient alors le centre politique et économique.





Selon nous découvre Jeanne-Marie Fritz, la vicomté de Marsan fut une des nombreuses seigneuries landaises qui apparurent en Gasgogne à l'extrême fin du Xème siècle. Au cours du Moyen Âge, ce territoire s'étendait sur 1500 km2 et près d'une centaine de paroisses, dans la partie nord et nord-est de l'actuel département des Landes. Il couvrait les actuels cantons de Roquefort, Villeneuve de Marsan, Mont de Marsan, Grenade et une partie de ceux de Labrit et Aire. Au XIIIème siècle, la vicomté avait pour voisines la vicomté de Gabardan au nord-est, la petite vicomté de Juliac et l'Armagnac à l'est, le Tursan et les terres de l'abbaye de Saint Sever au sud, la vicomté de Tartas à l'ouest, la seigneurie de Labrit au nord-ouest et le Bazadais au nord. Les limites de la sénéchaussée du Marsan et des États de Marsan du milieu du XVIème siècle à la fin du XVIIIème siècle correspondaient exactement à celles de la vicomté de Marsan au Moyen Âge moins les quelques enclaves relevant de la sénéchaussée de Saint Sever. En 1469 Louis XI créa le duché de Guienne pour son frère Charles de Valois (1446-1472) et divisa la sénéchaussée des Lannes en quatre sièges : Dax pour une partie des Lannes, Tartas pour l'Albret, Saint Sever pour le Tursan, et Mont de Marsan pour le Marsan et le Gabardan, les quatre sièges dépendant du présidial de Condom par édit d'Henri II (1519-1547-1559) de 1551. On peut penser que c'est en 1556 que la sénéchaussée de Marsan est crée par détachement du Marsan et du Gabardan de la sénéchaussée des Lannes.

La fondation de Mont-de-Marsan date de 1133. Elle est due à Pierre de Lobaner (+1163), vicomte du Marsan, qui décide d'établir un castelnau sur des terres issues des paroisses voisines de Saint Pierre du Mont et Saint Genès. Ces terres de Gascogne dépendent alors de la puissante abbaye de Saint Sever. Aussi, Pierre de Lobaner accorde-t-il à l'abbaye le droit d'ériger une église et un prieuré bénédictin dans la nouvelle capitale de sa vicomté. La première église montoise, bâtie à l'emplacement de l'actuelle église de la Madeleine, dépend donc de l'abbaye de Saint-Sever. Dans un même temps, Mont de Marsan dépend sur un plan spirituel du diocèse d'Aire et de son Evêque.

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les remparts de Mont de Marsan


Depuis son mariage en 1118 avec Béatrix III comtesse de Bigorre, Pierre de Lobanner, vicomte de Marsan, portait aussi le titre de comte de Bigorre. Dès lors, à sa création, la destinée de Mont de Marsan fut liée à celle de la vicomté de Marsan mais aussi, pour quelques décennies, à celle du comté de Bigorre. Suite au mariage d'Aliénor duchesse d'Aquitaine (1122-1204) avec Henri Plantagenêt, devenu Henri II d'Angleterre en 1154, le duché d’Aquitaine et donc Mont de Marsan passèrent sous influence anglaise pendant près de trois siècles, jusqu'en 1453 sous le règne de Charles VII "le Voctorieux" (1403-1429-1461). La population trouve refuge derrière les murailles de la cité durant les troubles liés à la guerre de Cent Ans, pendant que s'élevent des bastides dans les environs. Durant cette période, la ville s'érige en forteresse. Elle passe sous domination de la maison des comtes de Foix-Béarn (1319) d'après le mariage de la vicomtesse de Marsan et du Béarn Marguerite avec Roger-Bernard III de Foix. En 1344, Gaston III Fébus de Foix-Béarn (+ 1391), vicomte aussi de Marsan, fait restaurer le château Nolibos et renforce les fortifications et défenses de la ville. La réunion aux domaines de la vicomté de Béarn était en bonne partie motivée par les nécessités vitales de l'économie béarnaise (la transhumance des troupeaux) pour contrôler la traversée du Marsan vers le Gabardan et le Bazadais. Le besoin vital de disposer de pâturages saisonniers pour les porcs, vaches, et brebis explique l'acharnement des vicomtes de Béarn à contrôler les secteurs pyrénéens voisins (Bigorre, Comminges) et les Landes septentrionales (Gabardan, nord de Marsan) qui fournissaient la nourriture des troupeaux. C'était surtout les montagnards du Haut-Béarn qui, ne pouvant subsister que de leur ovins, devaient impérativement mener leurs animaux vers les lointains secteurs de transhumance entre fin septembre et fin avril, période durant laquelle la nourriture des vallées pyrénéennes était rare.

 

Déjà en 1196, Marsan et Béarn furent unis une première fois, lors d'un mariage assez bref, celui de la vicomtesse de Marsan et de Comminges, Pétronile, et de Gaston VI, vicomte de Béarn. Mais Gaston mourut sans héritier et Marsan et Gabardan échappèrent au Béarn pour 40 ans. L'héritière de Pétronile fut Mathe de Mastas, sa fille avec son cinquième époux Boson, sire de Mastas. En 1240, l'occasion définitive d'unir Marsan et Béarn se présenta lors du mariage de son vicomte Gaston VII Moncade et de Mathe.

C'est en 1391, à la mort de Gaston III Fébus que naquirent les états de Béarn, Marsan et Gabardan ; ils exprimèrent le refus catégorique des sujets du vicomte de Béarn d'accepter la cession à la France des domaines vicomteaux prévue le 5 janvier 1390 par le traité de Toulouse entre Charles VI roi de France (1368-1380-1422) et Gaston III Fébus. La séparation entre les états de Béarn et Marsan se produisit en 1607 lorsque, se pleignant d'être surchargés d'impôts, les représentants du Marsan demandèrent leur scission et obtinrent leur autonomie. La continuité féodale et institutionelle entre Béarn et Marsan était rompue et le Marsan se tourna désormais vers la France.



Mont de Marsan


La ville de Mont de Marsan


La place-forte Mont de Marsan - «la ville aux trois rivières» - fut construite au confluent de deux rivières. Ce carrefour fluvial, propice à l’occupation humaine, ermit de contrôler la circulation des hommes comme des marchandises tant par voie d’eau que par voie terrestre tout en présentant des avantages défensifs certains.

 

pont Neuf ou pont Hôtel de Ville
Mont de Marsan

 

Au Moyen Âge les cours d’eau étaient les voies de communication les plus importantes, avant même les routes. Ainsi Mont-de-Marsan se trouve au confluent de la Douze et du Midou, qui forme une vaste presqu’île de 400m de long sur 225m de large. La Douze est formée à Roquefort de la Doulouze et de l’Estampon. Le Midou est une rivière. Ce carrefour fluvial, propice à l’occupation humaine, permit de contrôler la circulation des hommes comme des marchandises tant par voie d’eau que par voie terrestre tout en présentant des avantages défensifs certains.

Les deux rivières, ceinturant le bourg initial, ont toujours constitué une protection naturelle pour les Montois. Pour compléter cette défense originelle, des barrages, permettant de mettre en eau le système des douves de la ville et des Tenailles, furent installés sur la Douze et le Midou.

 

donjon de Lacataye
musées Despiaux-Wlérick et Dubalen

Mont de Marsan



Pierre de Lobaner choisit, pour l'édification de sa forteresse, qui prendra plus tard le nom de Château Vieux, l'éperon délimité par la confluence de deux rivières, la Douze et le Midou, afin d'en contrôler le passage et de tirer profit des péages, assurant ainsi de substantiels revenus à sa Vicomté. Il établit également un village fortifié sur ce territoire. Le port de Mont de Marsan s'établit plus loin, sur la rive gauche de la Midouze. Il connaît un développement rapide grâce à la position stratégique de la ville à la limite de la Haute Lande, de la Chalosse et de l'Armagnac, entre Bayonne et Toulouse, Pau et Bordeaux.

maison romane fortifiée rue Maubec

Mont de Marsan



Un nouveau quartier se développe autour du port. Ce dernier, où s'installe le couvent des Cordeliers vers 1260, est lui aussi entouré de murailles percées de portes donnant accès aux routes d'Aire-sur-l'Adour, Saint-Sever et Tartas. Le couvent de Sainte Claire ou des Clarisses, installé à Beyries en 1256, est transféré à Mont de Marsan en 1275 non loin du Château Vieux. Le bourg se développe le long des trois axes et en deux siècles une véritable ville naît. Elle prend donc dès le XIIIème siècle un caractère triple : défensif, portuaire et religieux.

Suite au mariage en 1240 de Mathe de Mastas, vicomtesse de Marsan, avec Gaston VII vicomte de Béarn, les deux vicomtés vont donc se réunir sous la maison de Béarn. Peu de temps après, avec le mariage en 1252 entre le comte de Foix Roger-Bernard III et la vicomtesse de Béarn (plus tard aussi de Marsan) Marguerite, la maison de Foix-Béarn obtiendra la vicomté de Marsan (ainsi que les vicomtés de Tursan, Gabardan, Nebouzan, Castellbó et le comté de Bigorre)

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église la Madeleine
façade rappellant un temple grec
 

Mont de Marsan

En 1455, Gaston IV de Foix-Grailly-Béarn obtint le gouvernement du Royaume de Navarre car, depuis 1436, il était marié avec la princesse Eléonore de Navarre, troisième enfant de la reine Blanche I de Navarre (+ 1441). Cependant, en 1471, Louis XI refusa de reconnaître les droits de Gaston IV sur la Navarre. Gaston se rangea donc aux côtés du Duc de Bretagne, François II, et du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire qui luttaient contre l’accroissement des pouvoirs du roi de France. Gaston souleva la Guyenne contre le roi de France mais dut se réfugier en Navarre, où il mourut l'année suivante (1472).

Le 10 février 1479, Eléonore Ière de Navarre désigna dans son testament son petit-fils, François I Fébus de Foix-Béarn, pour lui succéder au trône de Navarre. François-Fébus fut couronné roi de Navarre à Pampelune le 3 novembre 1481. Aprés sa mort en 1483 sa soeur Catherine hérita le trône de Navarre et tous les territoires de la maison de Foix-Béarn. Le mariage de Catherine de Foix avec Jean d’Albret, en 1484, permit de réunir un nombre considérable de terres : comtés de Foix, de Bigorre et de Périgord, vicomtés de Marsan, Tursan, Gabardan, Nebouzan, Béarn et de Limoges - une partie de la Gascogne occidentale (autour de Dax, de Tartas et en Bazadais) et de l’autre côté des Pyrénées, le royaume de Navarre, la vicomté de Castellbo y la co-seigneurie d'Andorre

 


ancienne chapelle romane
Mont de Marsan

 

En 1512 la reine Catherine I de Navarre Foix-Grailly-Béarn est évincée du trône de Navarre.

 





À la mort en 1517 de la reine de Navarre, Catherine, comtesse de Foix et vicomtesse de Marsan, son fils Henri II de Navarre Albret  est l'héritier et la vicomté de Marsan passe à la famille d'Albret, plus tard convertie au calvinisme. La ville devient une place forte calviniste et Blaise de Monluc s'en empare le 16 mai 1569. Les troupes huguenotes menées par Montgomery, reconquièrent la cité en 1577. De continuels assaults s'en suivent, la ville passe ainsi de mains en mains. Un décret tente de mettre fin à cette situation, mais sans résultat. Les faubourgs de la ville sont détruits ainsi que le couvent des Clarisses, situé depuis le XIIIème siècle près de la porte de Roquefort. Henri III de Navarre Bourbon (1553-1572-1610) - le futur roi Henri IV de France en 1589 - dans sa conquête du pouvoir, entre en vainqueur en ville le 22 novembre 1583. Il adresse aux habitants une injonction qui ouvre la voie à une période de prospérité économique.

Les guerres de religion achevées, la parure militaire de la ville devient inutile. Richelieu, prétextant des troubles, fait raser en 1622 une partie du Château Vieux et le château Nolibos. Seuls restent aujourd'hui un pan de muraille et une maison forte, appelée « donjon Lacataye », ancien poste d'observation. La ville est à nouveau envahie pendant la Fronde, conséquence de son ralliement aux princes félons et de sa rébellion en 1653. En 1777 est accordée l'autorisation de démolir les portes de la ville, et en 1809, on abat les restes du Château Vieux. Tous ces travaux ont pour conséquence d'aérer les accès et de faciliter la traversée de la ville.

Pendant la Révolution française, Mont de Marsan est renommée Mont-Marat. Le 4 mars 1790 prend effet la création du département des Landes suivant un découpage englobant des régions hétérogènes. Le 15 février 1790, un décret de la Constituante fait de Mont-de-Marsan le chef-lieu de ce département (40).

Au cours du XIXème siècle, la ville se transforme complètement en se dépouillant de son aspect de ville forte. Les nécessités administratives y provoquent la construction de la préfecture des Landes, du Palais de Justice de Mont de Marsan, et de la prison. On construit l'église de la Madeleine en 1830, de style néoclassique, on refait les ponts et on commençe la percée des boulevards. La cité bénéficie du développement du réseau routier et de l'ouverture de voies ferrées.

 


 

note de remmerciement sur les sources consultées:

La Fondation Lebrel Blanco est très reconnaissante envers Mme. Jeanne-Marie Fritz pour les travaux de recherche qu'elle a mené sur l'histoire médiévale des territoires de la vicomté de Marsan ("La vicomté de Marsan : longue construction d'une identité") et le Tursan ("Un lignage du Tursan du XIe au XIVe siècle : les seigneurs de Miremont"), publiés dans le "Bulletin de la Société de Borda" (Dax, Landes), numeros 466 (2è Trimestre 2002) et 491 (3è Trimestre 2008) respectivement. Ces travaux ont constitué une information importante utilisé par la Fondation pour la préparation de cette Note sur la Vicomte de Marsan.