vallée des Aldudes

Basse Navarre



valle de Alduides

Baja Navarra de Ultrapuertos

 

Alduides

 

 

 

Aldudes

 

Irouléguy

 

 

Anhaux

 

Lasse

 

 

Ascarat

 

Saint Etienne de Baïgorry

 

 

Banca

 

Urepel

 

 

 

 

visitez les 8 communes du vallée des Aldudes










vallée des Aldudes
vue de la crête du col de Belaun


vallée des Aldudes

 

Sous le royaume de Navarre, les espaces dans lesquels se situe la commune des Aldudes étaient désignés sous le nom de Aldudes ou Pays Quint. C’était une zone enclavée, entre les vallées de Baigorry et Cize en France ; Roncevaux, Burguete, Erro, Eugui et Baztan en Espagne. Zone montagneuse composée de forêts et de pâturages, était une ‘copropriété’ des Vallées de Baigorry et Erro. Ces deux vallées, constituées de hameaux, étaient deux Vicomtés, l’une appartenant à la famille Etchaux, l’autre à la famille Ezpeleta. Les copropriétaires s’entendaient pour n’accorder aux vallées espagnoles voisines et au monastère de Roncevaux que des droits particuliers et limités. Ces territoires étaient vitaux pour les maisons des deux vallées. Les pâturages permettaient des estives pour les troupeaux de vaches, de porcs et plus tard de brebis ; les forêts produisaient du bois pour le chauffage, les charpentes, les avirons, etc. Cette abondance suscitait la convoitise des voisins.

Des conflits apparurent dès 1270 sous le règne de Thibaut II de Navarre Champagne (1238-1253-1270) et son frêre Henri I (1244-1270-1274). Les pasteurs ne pouvaient construire que des cabanes ou utiliser des abris naturels et se trouvaient isolés. Les prédateurs naturels, ours et loups faisaient des ravages dans les troupeaux. Plus tard, les conflits avec les Espagnols des vallées limitrophes, qui revendiquaient la jouissance de ces terres pour leur bétail, provoquaient la destruction des cabanes et parfois des morts d’homme. Tant que ce pays fut sous la couronne de Navarre, les conflits furent limités à des rixes entre pasteurs. La partition de la Haute et de la Basse Navarre en 1530 les transforme en incidents entre deux Etats, ce qui aggrave la situation.

Le Pays Quint, dominé par les Vicomtes de Baigorry et leurs milices, était administré par un conseil de vallée appelé Cour Générale. La cour Générale se réunissait environ deux fois par mois près de l’église Saint Jean Baptiste d’Anhaux. Cette réunion était appelée : le Berrogain. Elle était composée 1° de cinq représentants de la noblesse : d’Etchaux, d’Urdos, de Licerasse, de Larragoyen, d’Apesteguy ; 2° de jurats à raison d’un jurat par hameau, élu pour une année, généralement issu d’une maison importante ; 3° de députés, un ou deux par hameau, élus au coup par coup en tant qu’observateurs et comme intervenants sur un problème particulier. Les maîtres de chaque maison pouvaient aussi y assister ; ils s’y rendaient parfois en grand nombre. La Cour Générale avait élaboré des règlements et administrait ce territoire, qui n’était que temporairement habité. Tout y était cadré : les époques d’introduction des bestiaux, les coupes de bois, les écobuages, etc.

Depuis des temps immémoriaux, les maisons envoyaient leurs troupeaux en estive dans les montagnes de cette vallée des Aldudes. Les règlements de la Cour Générale interdisaient à ces bergers, souvent des cadets de familles, de clôturer des parcelles sans autorisation et, à plus forte raison, d’édifier des constructions permanentes. Pour chaque demande, la Cour Générale dépêchait deux jurats pour piqueter un espace de trois arpents de terrain. Sous l’effet du climat, de l’éloignement de la maison mère et de l’explosion démographique, les demandes de création d’enclos se firent de plus en plus nombreuses, d’abord autour des agglomérations puis de, plus en plus loin, vers le Sud, autour des bergeries. Des clôtures illégales, faites dans des zones discrètes mais toujours repérées, virent le jour et se multiplièrent. Cette situation amena d’importants conflits entre, d’une part, les cadets qui voulaient s’installer et, d’autre part, les propriétaires de la vallée qui voyaient d’un mauvais œil l’aliénation des terres communes. Ces derniers freinaient au maximum cette colonisation, par l’intermédiaire de la Cour Générale. Le XVII° siècle voit donc ces nouveaux habitants construire des bordes et y vivre à demeure, clôturer les meilleures parcelles, les cultiver, les agrandir en défrichant. Les bordes, d’abord dépendantes des maisons des villages, s’émancipent, aboutissant à la colonisation de nouveaux espaces. Les paroisses durent aussi s’adapter. Au début, les colons gardent leurs liens personnels avec l’église d’origine, celle de leurs maisons natales, de sorte qu’on trouve au même endroit des foyers rattachés à des paroisses différentes. On assistera plus tard à l’instauration de communes géographiquement délimitées, auxquelles vont correspondre de nouvelles paroisses.

Dès avril 1790 sont créées dans ce Pays Quint deux nouvelles communes : Fonderie et Aldudes ; et au milieu du XIX° siècle, Urepel. Dans ces communes seront élues des municipalités. En ce qui concerne Fonderie (aujourd’hui Banca) : la validation du registre paroissial des décès du 14 avril 1791 par le juge de paix du canton, la désigne sous le nom d’Iturrigorry.

Après la défaite de Vitoria le 21 juin 1813, les armées de Napoléon durent refluer vers la frontière et vivre aux dépends du pays. Les maires furent obligés de réquisitionner des subsistances pour les troupes : viandes, vin, pain, bougies, etc. Entre le 28 et 30 juillet 1813, une armée de 60.000 hommes fut formée et se mit en route pour aller délivrer Pampelune. Elle fut défaite à Sorauren. Son repli constitua un désastre pour nos populations. Les soldats ne comprenant pas la langue du pays, ne sachant quel chemin emprunter, la plupart en haillons et sans chaussures, n’ayant pas dormi depuis au moins 6 jours, mourant de faim et de soif, car, après les pluies torrentielles de l’année, une chaleur écrasante s’était installée au retour, les troupes ravagèrent le pays, dans une fièvre de vandalisme proche de la folie collective. L’arrivée de ces fuyards poursuivis par les armées ennemies, provoqua une véritable panique dans la région. Le général Foyrécupéra 8000 trainards dans la première quinzaine d’août.