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FOIX

arrondissement de Foix



comté de Foix

 

 

condado de Foix



comté de Foix








 

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église abbatiale Saint Volusien
chapelle Notre Dame de Montgauzy

 

église abbatiale Saint Volusien
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège

 

église abbatiale Saint Volusien

vue depuis la coline

élévation latérale sud

 

Au pied du rocher de Foix s'éleva, dès le début de la christianisation, une modeste église placée sous le vocable des saints Celse et Nazaire. Vers le V° siècle, Volusien, 7ème évêque de Tours, emmené par les Goths en Espagne, fut martyrisé vers 495 près de Varilhes aux portes de Foix. La tradition veut que son corps ai été transporté à Foix pour être finalement déposé dans l'église Saint-Nazaire. La fondation de cette église serait donc bien antérieure au Ve siècle. Or, qui dit église implique obligatoirement groupement humain dont on veut assurer la vie religieuse. Au IIIe siècle, l'evêque de Rome envoya l'évêque Saturnin (ou Sernin) à Toulouse dans le but d'évangéliser cette partie des Gaules. Saturnin s'avança très loin dans les Pyrénées et convertit la région du futur Comté de Foix. C'est à ce moment là que l'église Saint-Nazaire fut fondée auprès du bourg le plus important de la vallée : Foych (Foix) qui se trouvait au centre géographique de l'ancien peuplement, au confluent de deux rivières avec un rocher regardant trois vallées.

En action de grâces pour la victoire remportée en 778 sur les Sarrasins, le roi des Francs Charlemagne (768-814) fit élever le sanctuaire de Montgauzy, à Foix, et érigea l'église de Saint-Nazaire en abbaye bénédictine. Le roi Charles II, le Chauve, (843-877) réunit l'abbaye, en 849, au monastère de Saint-Tibéry. Au moment de la constitution du comté de Foix, en 1002, l'abbaye prit le vocable Saint-Volusien et devint indépendante avec, pour premier abbé, Pierre, fils de Roger, le Vieux, comte de Carcassonne.

En 1104, l'abbaye, adoptant la règle de saint Augustin, reçut vingt-et-une paroisses de la contrée qui devinrent des prieurés. Roger II, comte de Foix (1067-1124), au retour de la première Croisade, résolut de faire construire une meilleure église et fit transtérer les reliques de saint Volusien à Montgauzy de 1111 à 1123, date de l'achèvement de l'église romane.

Cette église abbatiale, très agrandie au XIV° siècle, était l’église paroissiale de la ville et aussi l’église des Comtes qui y ancraient religieusement leur puissance en y tenant les manifestations les plus solennelles du pays, tels l’hommage de tous les vassaux du pays à Gaston Fébus en 1345, la célébration de la paix avec le comte d’Armagnac vaincu en 1363 ou la naissance des États de Foix en 1391 et 1398. Les bâtiments conventuels, sans doute modestes à l’origine, avaient été reconstruits à la fin du XIII° siècle ; ils s’étendaient derrière l’abbatiale, occupant la plus grande partie de la pointe du confluent. L’abbaye était fortifiée et ses murailles participaient au dispositif défensif de la ville.

L’abbaye Saint-Volusien fut pillée et incendiée à plusieurs reprises pendant les guerres de religion, particulièrement en 1582. Le chapitre quitta la ville et, à son retour en 1602, dut célébrer les offices à la chapelle de l'hôpital. Au lendemain de l’Édit de Nantes, il n’y avait plus que des ruines : les reliques du saint patron avaient été dispersées, la châsse et les cloches fondues, les statues et l’autel abattus. Les parties hautes de l’abbatiale, le cloître et les bâtiments conventuels avaient disparu. Seul restait le clocher, utilisé comme tour de guet pendant les guerres. Comme les domaines fonciers de l’abbaye avaient aussi beaucoup souffert des guerres et que les revenus étaient donc très amoindris, la reconstruction fut lente.

Pierre de Caulet, abbé, fit reconstruire Saint-Volusien - une église gothique sur les vestiges de la première église romane (crypte, portail roman côté sud) - en 1609. La première messe y fut célébrée en décembre 1613. On avait d’abord rebâti le choeur et les murs de la nef et du transept, puis la ville s’occupa des fortifications parce que l’enceinte de l’abbaye complétait la sienne. Les travaux continuèrent, surtout grâce aux matériaux récupérés sur le temple protestant démoli, sous les abbatiats de François-Etienne de Caulet (1627-1643) et de Louis de Bassompierre (1657-1676). C’est sans doute Jean de Gournay qui fit reconstruire, à la fin du siècle, les bâtiments conventuels. Ce fut l'abbé Louis de Bassompierre qui réussit à établir la réforme, en appelant, en 1658, les chanoines réguliers dits de Sainte-Geneviève. Son évêque François Étienne de Caulet (1645-1680) fit reconstruire la voûte en 1675, releva le maître-autel et l'abbé J. de Gournay compléta, en 1681, les embellissements. Mais en 1784 encore, la chute de pierres du clocher menaçait de façon alarmante le couvert de la place.

 

élévation latérale sud

portail roman
arc plein cintre

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portail XVIIème dans la tour-clocher et portail roman dans le flanc sud de la nef


Seuls quelques éléments du soubassement de l'église primitive ont été mis à jour, mais la seconde église, de 1123, a laissé visibles les transepts et un portail romans. Sur le mur méridional, une première hauteur d'assises appareillées en grès, un oculus en claveaux de grès indiquent la construction ancienne. La porte a deux arcs cintrés, légèrement outrepassés, ce qui les avait fait passer pour mozarabes, supportés par quatre colonnettes à chapiteaux sculptés de feuillages avec crosses entrelacées où passent des lions affrontés. Les tailloirs sont garnis de billettes et les bases ont le tore orné de dents de scie. Du côté droit, une pierre ornée d'un chrisme comme à Vic et à Ornolac.

L'église était à trois nefs de très bel appareil de grès ocre, les fenêtres basses éclairaient les bas-côtés. Au XlVème siècle, les trois nefs avaient déjà été supprimées pour édifier un vaisseau plus large, de choeur ogival, entouré de sept chapelles et dont les murs étaient soutenus par des contreforts. Cette église fut démolie en 1582 pendant les guerres de religion jusqu'au-dessous de la voûte des chapelles méridionales. Les chapelles du nord, qui touchaient aux bâtiments de l'abbaye, furent détruites jusqu'au sol. Les décorations gothiques furent brisées.

 

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nef vers le choeur et chevet polygonal

fond de la nef, tribune et orgue

 

Le souci de Pierre de Caulet fut de restituer, en 1608, le plan de l'église du XlVème et d'utiliser les matériaux récupérables. Il releva le choeur en lui laissant les formes ogivales qui présentent des traits abâtardis : tores encadrant les fenêtres et se prolongeant sans bases ni chapiteaux, colonnes grêles portant les arcs sur un lourd chapiteau oblong retaillé. Il refit les contreforts qu'il prolongea en briques jusqu'au sommet du mur et, du côté nord, il refit entièrement le mur dans lequel il établit un chemin de ronde destiné à la défense.

L'appareil grossier et les encadrements mal taillés attestent un travail hâtif. Les offices reprirent le 21 décembre 1613, mais dès 1662 les poutres menaçaient ruine et la voûte ne fut posée sur le choeur et la nef qu'en 1672. Le petit clocher inachevé date de 1668. Exécutée avec de faibles moyens, cette église avait grande allure et des peintures masquaient les maçonneries disparates.

En 1789, à la Révolution française, les moines quittent l'abbaye. Dès l’année 1790, le clergé régulier fut supprimé, les biens d’Église « mis à disposition de la Nation » et leur vente fut décrétée. En un symbole frappant, l’abbaye Saint-Volusien fut acquise en décembre 1791 par la ville de Foix et par le département de l’Ariège qui en fera le siège de son administration, de son tribunal et de la gendarmerie, puis, en 1800, de la Préfecture et du Conseil Général.

Lorsque les Archives Départementales furent créées, en l’an V, elles furent installées dans la Préfecture. Dans la nuit du 28 au 29 octobre 1803, un incendie détruisit une grande partie des bâtiments. C’était un incendie criminel ; il visait certainement les archives et très probablement les registres paroissiaux et d’état civil à partir desquels on opérait la conscription : l’Ariège était alors le département de France le plus rétif aux levées d’hommes des guerres napoléoniennes. L’aile nord et l’aile ouest, qui abritaient les archives, les bureaux de la préfecture, la gendarmerie, les écuries et le corps de garde étaient complètement détruites ; seule l’aile est fut sauvée, avec les tribunaux et presque tous les appartements du préfet. Commencés en 1804, les travaux de restauration furent achevés en 1813. On en profita pour faire des aménagements intérieurs et pour surélever l’aile ouest, qui jusque là n’avait qu’un étage, contrairement aux deux autres. La gendarmerie ne réintégra pas le bâtiment ; les tribunaux le quittèrent en 1813 pour s’installer au pied du château.

L’ancienne entrée était impraticable pour les voitures ; on ouvrit donc en 1811 ce qui deviendra l’entrée principale de la préfecture. On agrandit les jardins en 1816. En 1834, on aménagea les deux étages de l’aile ouest pour y accueillir l’école normale d’instituteurs (elle y restera jusqu’en 1845) et la bibliothèque municipale de Foix (qui restera jusqu’en 1888). De 1840 à 1855 on reconstruisit le mur de clôture et le portail monumental. A plusieurs reprises au XIXème siècle et en 1946 encore, pour disposer de plus de bureaux, on agrandit les locaux, élevant un étage, construisant des corps de bâtiment, aboutissant au grand ensemble qu’on peut voir aujourd’hui.

Les Archives départementales avaient quitté les lieux en 1942 ; le Conseil Général en fit autant en 1989, après la décentralisation. L’Hôtel de la Préfecture est aujourd’hui tout entier consacré à l’administration de l’État.

De chaque côté du choeur sont disposées treize stalles acquises en 1804 à l'église Saint-Sernin et construites en 1670 pour le chapitre de Toulouse. Les accoudoirs présentent de belles sculptures de têtes humaines et de chèvres qui ne manquent pas d'humour. Aux miséricordes des angelots et des serpents.

D'importants travaux ont été entrepris en 1963 pour supprimer les peintures et les crépis et pour refaire le dallage ce qui a permis de retrouver la crypte de l'église primitive et de suivre sur les murs les divers remaniements.

 


chapelle Notre Dame de Montgauzy
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège

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chapelle Notre Dame dans la colline de Montgauzy

tour-clocher surmonté d'une flèche polygonale de base carrée à charpente
portail imité du roman

 

Notre Dame de Montgauzy


Cette chapelle, au nom de Montjoie, perpétue le souvenir de la victoire de Charlemagne sur les Maures, en 778. Cette fondation mariale fut un prieuré de l'abbaye des Augustins, à Foix.

Le 4 janvier 1562, la chapelle souffrit de l'irruption des Réformés et, en 1579, le gouverneur du château de Foix la fit démolir ainsi que le clocher. Reconstruite dès 1628, les cérémonies du pèlerinage solennel reprirent le 8 septembre, puis, vendue en 1791, elle devint propriété privée et tomba en ruines.

Le département en fit I'acquisition en 1840 pour installer l'École Normale dans le domaine et la chapelle fut rendue au culte en décembre 1853 pour être encore fermée en 1883, tandis que le mobilier était dispersé. Réparée en 1943, elle fut à nouveau rouverte au culte.

Il ne reste rien de l'ancienne église romane ni de celle du XIIIème siècle. L'église actuelle, qui est en partie celle de 1628, a conservé le plan roman. Elle présente une grande façade ouest percée d'une fenêtre plein cintre et d'un portail imité du roman. Le clocher carré, analogue à ceux de Haute-Ariège, situé à l'angle nord-est, en façade, présente un mur nu terminé par un étage ouvert sur les quatre faces de deux fenêtres géminées que surmonte une petite Déche en ardoises. L'ensemble reste froid et ne rappelle rien des foules que la dévotion y attirait.

 

maisons et châteaux
monuments
fontaines

 

château des comtes de Foix
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège

 

château de Foix


Le château est mentionné pour la première fois dans une charte au début du XIe siècle : il a probablement été construit à la fin du siècle précédent. En 1002, il figure dans le testament de Roger Ier Trencavel, comte de Carcassonne, (+ 1150) qui lègue la forteresse à son fils cadet Bernard.

Le nom de Foix, "fuxum", est mentionné pour la première fois dans un texte de l’an 507, à propos du martyre de saint Volusien : le corps de ce dernier, mutilé entre Foix et Varilhes, fut déposé dans un oratoire, lequel était alors érigé à remplacement de l’actuelle église de Saint-Volusien. Le château proprement dit ne semble pas avoir déjà existé à cette date, la plupart des forteresses de la contrée ayant été édifiées après la mort de Charlemagne et à partir de la seconde moitié du IXe siècle. D ’après une charte de l’an 867 l’abbaye de Saint-Volusien, toute proche du roc, était déjà protégée à cette époque par des fortifications qui pouvaient constituer une première ébauche de la forteresse.

L’histoire du château ne commence qu’avec celle de la dynastie comtale, mais on peut affirmer que ce château fut construit dans le courant du Xème siècle, avant 982. A à cette date le pays de Foix était compris dans les vastes domaines de Roger 1er de Carcassonne, dit Roger le Vieux, en raison du grand âge qu’il atteignit. Il était issu de la puissante famille des comtes de Comminges, et il devint possesseur des comtés de Carcassonne et de Razès, ainsi que du Sabarthez (ou haute vallée de l’Ariège), par son mariage avec l’unique héritière de ces domaines. Dans son testament qu’il fit en 1002, ce Roger 1er de Carcassonne (+ 1012) partagea ses possessions entre ses trois fils dont l’un, Roger Bernard (+ 1034), reçut les pays de la région de Foix, dont le castrum est expressément désigné. Or, on relève dans les annales de Foix que ce même Roger le Vieux fit, en 982, un voyage à Rome, à l’issue duquel il eut un différend avec Guillaume III Taillefer (+ 1037), comte de Toulouse, au sujet de l’érection de la terre de Foix en Seigneurie, ce qui laisse supposer que le château devait déjà exister. De plus, les bénédictins auteurs de « L’Histoire du Languedoc », analysant le testament de Roger 1er Vieux, déclarent que « l’union de ces divers pays (de la contrée de Foix) donna l’origine du Comté de Foix, origine qu’il faut prendre, non pas de ce que ce domaine avait le titre de comté lui-même... mais de ce que le château de Foix en était le chef-lieu... ».

 

 

Après la mort du comte Bernard de Foix en 1034, avec son fils le comte Roger I de Foix (+ 1067), le château devient chef-lieu du Comté et joue un rôle déterminant dans l’histoire militaire médiévale. Durant les deux siècles suivants, le château abrite des comtes aux personnalités brillantes qui furent l’âme de la résistance occitane pendant la croisade contre les Albigeois et leur Comté devint le refuge privilégié des cathares persécutés.

 

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les trois tours

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tour d'Arget, tour carrée "du milieu" et tour ronde

 

À partir du premier donjon, on perfectionna le bâtiment. Le premier sceau comtal connu, celui de Raimond-Roger  (+ 1223), comte de Foix des la fin du XIIème siècle, comporte sur une de ses faces un dessin très symbolique du château de Foix. Il comportait une deuxième tour carré (actuelle "tour du milieu") et un grand bâtiment qui reliait ces deux tours. Ce bâtiment semble avoir possédé au moins deux étages et fut certainement très différent de ce qui subsiste aujourd’hui.

Notons qu’au XIIIe siècle, les deux tours du château n’avaient pas de toitures. À cette époque, le château formait une résidence spacieuse pour le Comte, sa famille, ses proches et ses hommes de guerre.

À cette époque, le château dut subir les attaques des croisés lors de la croisade contre les Albigeois (1208-1249). En 1211, le chef des croisés Simon de Montfort met le siège devant Toulouse mais ne parvient pas à prendre la ville du comte Raymond VI (+ 1222). Il décide donc de ravager le Comté de Foix voisin et allié de la maison Toulousaine. Mais les croisés ne pénètrent que peu dans le Comté de Foix. Ils installent leur quartier d’hiver à Pamiers et opèrent quelques razzias jusqu'à Foix. Mais le château lui même ne fut pas inquiété par ses opérations de faible envergure qui touchèrent surtout les faubourgs de Foix.

Le Comté de Foix fut relativement épargné par la croisade dont l’issue fut fatale pour les comtes de Toulouse. Le traité de Meaux-Paris en 1229 amputa le Comté de Foix sur sa frange Est, en isolant une seigneurie de Mirepoix et en occupant des positions éparses. En 1241, Roger IV (1241-1265) devint comte de Foix à la mort de son père Roger-Bernard II (1223-1241). Sentant que la situation devenait défavorable, il refusa pour la première fois depuis le début de la croisade son soutien militaire au comte de Toulouse, en 1242, précipitant ainsi l'échec de sa dernière révolte. Roger IV se tint éloigné de l'affaire de Montségur.

Le château ne fut pas construit entièrement au sommet du rocher, comme on serait tenté de le croire, mais sur ses flancs, près de l’actuel Palais de Justice. Les trois tours qui se campent fièrement au faîte, furent édifiées plus tard. Sur les pentes du roc, à l’est, au nord et à l’ouest, étaient des postes d’observation dont la base portait des meurtrières s’ouvrant entre deux bancs de pierre du côté de la ville. Ces avant-postes étaient reliés à une muraille d’enceinte en courtine hérissée de créneaux. Au-dessous des créneaux, des trous carrés, percés de distance en distance, recevaient des hourds sur lesquels, en cas de guerre, on dressait une sorte de galerie couverte. Ce mur circulaire défendait la plate-forme où se dressent aujourd’hui les tours. Celles-ci sont au nombre de trois.

 

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tour d'Arget

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tour ronde

 

La fin du Moyen Âge fut un temps d’aménagements importants et encore visibles. On entoura la tour de l’Arget d’une chemise probablement à l’époque du conflit entre le comte de Foix Roger Bernard III (1265-1302) et les rois de France et d’Aragon. On perfectionna la "tour du milieu", voûtant les plafonds peut être au début du XIVème siècle comme semble le suggérer le sceau d’Eléonore de Comminges, femme de Gaston II (1308-1315-1343), comte de Foix-Béarn et mère de Gaston III Fébus, placé sur la clé de voûte du premier étage. On ajouta aussi une barbacane et des châtelets sur l’accès donnant sur l’extérieur de la ville, du côté de la route de St-Girons. Le premier châtelet commandait deux échauguettes surveillant la montée. Le châtelet supérieur renforçait une barbacane et la défense des lices, première plateforme intérieure du château. Les deux donjons furent dotés d'un crénelage.

Mais surtout, on construisit une troisième et dernière tour durant la première moitié du xve siècle. Cette "tour ronde" fut d'emblée conçue comme un bâtiment voué à la résidence plus qu'à la défense : porte au rez-de-chaussée alors que les tours militaires ne connaissent aucune ouverture avant le premier étage, fenêtres largement ouvertes, cheminées et conduits indépendants sur quatre étages, latrines avec conduit d'évacuation, plafonds voûtés. La tour ronde fut un travail d’architecture complexe et coûteux qui fut entrepris sous le règne de Gaston III Fébus (+ 1391). Ce dernier, comte de Foix très puissant de 1343 à 1391 gagna à Launac en 1362 une importante bataille contre Jean I de la maison rivale d’Armagnac qui lui disputait son héritage de Béarn. Beaucoup de grands seigneurs du Sud-Ouest furent fait prisonnier par les Fuxéens au cours de la bataille et Fébus les fit enfermer au château de Foix en attendant que leurs familles et leurs proches puissent acquitter les rançons qui permettraient de les libérer. Ainsi les comtes d'Armagnac et de Comminges, les seigneurs d’Albret, Jean de la Barte, les seigneurs de Pardalha furent enfermés quelques mois dans les prisons du château de Foix avant d’être transférés vers Pamiers puis vers Mazères pour assouplir leur détention. C’est sans doute avec l’argent des rançons que Fébus réalisa de nombreux travaux et aménagements dans les châteaux qu’il possédait dont celui de Foix ou d'Orthez.

La "tour ronde" mesure 32 mètres de haut et ses murs atteignent 4 mètres d'épaisseur. Pour être plus facilement aménagées, les salles sont de plan hexagonal et s’affranchissent de la forme ronde de l’extérieur de la tour. Pour en faire un bâtiment somptueux, on utilisa même des pierres taillées dans une carrière de grès a quelques kilomètres de Foix alors qu’il était plutôt d’usage dans la région de tailler directement les rochers où étaient bâtis les châteaux. Le grès peut être ouvragé beaucoup plus finement que le calcaire du rocher de Foix, il peut même être scié très régulièrement. Pourtant malgré ses aménagements, les comtes de Foix devenus vicomtes de Béarn, de Marsan et de Gabardan et qui vivent à Orthez, délaissent de plus en plus le château lorsqu'ils viennent séjourner dans le pays de Foix, au profit du château de Mazères et du palais des gouverneurs (l'actuel tribunal) situé en contrebas.

les trois tours

 

A la mort de la reine Leonor I de Navarre Trastamara (1426-1479-1479) son petit fils François Febus (1467-1479-1483), comte de Foix, devient roi de Navarre. A la mort peu après de celui-ci, sa soeur Catherine va devenir reine de Navarre, comtesse de Foix et dame de Béarn. Son arrière-petit-fils Henri III de Navarre Navarre (1553-1572-1610)- devenu en 1589 Henri IV de France - annexe en 1607 ses terres pyrénéennes à la France. Siège du gouverneur du Pays de Foix depuis le XVe siècle, le château continue à assurer la défense du Pays, notamment pendant les guerres de religion.

Après l'ordre de rasement de Richelieu (1632-1638), le château faillit être démoli mais la décision ne fut jamais appliquée. À cette époque, nombre de châteaux furent rasés car il était trop coûteux de les garder et ces bâtiments pouvaient se révéler dangereux si on ne les contrôlaient pas. C’est ce qui va arriver à un dizaine de châteaux dans la vallée de l’Ariège (dont ceux dePamiers et de Mazéres).

En 1635 commença, dans le cadre de la guerre de Trente Ans, une guerre contre l’Espagne qui aboutit en 1659 au Traité des Pyrénées et on retrouva une utilité au château de Foix proche de la frontière tout en oubliant l'ordre de démolition. L’ouvrage fortifié demeura ainsi une garnison jusqu’à ce qu’au milieu du XVIIe siècle on commence à y installer plus ou moins régulièrement des prisonniers. Le château avait déjà servit de prison au Moyen Âge. Mais un espace réduit était à cette époque dévolu à cette fonction. À partir du XVIIIe siècle et surtout au début du XIXe siècle, le château et ses tours furent entièrement transformés en prison. À la Révolution, lors de la création du département de l’Ariège, ce pénitencier devint départemental.

La fonction de prison conduisit à de nombreuses modifications architecturales du château. Des grilles furent posées sur les ouvertures, des portes de cellules solides furent installées avec des serrures efficaces. On construisit de nouveaux bâtiments sur les terrasses Est pour y abriter l’administration pénitentiaire. Les prisonniers gravèrent des graffitis sur les murs de leurs cellules et on peut encore les observer dans les différentes salles de la tour ronde qui servait de cachots. Au début du XIXe siècle, les détenus étaient une petite centaine, leur nombre atteint presque 200 en 1859. On finit donc par construire une prison moderne dans la ville de Foix et l'on déplaça les prisonniers, créant en 1864 et pour une courte durée un dépôt de mendicité sur le site.

La fin du XIXe siècle connut en Europe un regain d’intérêt pour le Moyen Âge et le patrimoine historique. Le château fut alors classé Monument Historique et restauré sous la direction de Paul Boeswillwald gendre de Viollet-le-Duc. Les restaurateurs tentèrent de revenir au monument médiéval ou plutôt à la conception qu’ils en avaient. Le château qui s’offre à nos yeux aujourd’hui est le fruit de cette restauration.

Depuis 1930, le château abrite les collections du musée départemental de l’Ariège.

 

Dates dans l' histoire du château :

* la préhistoire a laissé quelques traces des magdaléniens dans les grottes de ce roc calcaire.
* avant l'époque chrétienne, des gaulois vivent le long des 2 rivières. Cette information semble validée par un texte de Jules César écrit en 58 avant notre ère : "Le lieutenant Crassus se heurta aux Sitiates qui se retranchent dans une cité sur un 'oppidum' fortifié."
* au début de la christianisation, au pied du rocher de Foix, une petite église (nommée Saint-Nazaire) reçoit les reliques de Saint Volusien, évêque de Tours, martyrisé en 497 près de Varilhes.
* en 507, un castrum est présent sur le site de Fuxum (Foix).
* au IXème siècle, une abbaye bénédictine fortifiée (?) est érigée sur l'éperon rocheux.
* au Xème siècle, elle prend le vocable de saint Volusien.
* en 982 (?), un château est cité. Il appartenait à Roger de Carcassonne nommé aussi "Roger le Vieux". Il semble que les premiers bâtiments fortifiés ne soient pas construits en haut de la butte mais sur les flancs.
* en 1002, dans son testament, le comte Roger de Carcassonne divise ses terres pour donner Foix à son fils cadet Bernard-Roger, créant ainsi le Comté de Foix.
* en 1034, le château devient chef-lieu du Comté de Foix et joue un rôle déterminant dans l'histoire militaire médiévale.
* en 1209, c'est le début de la terrible croisade contre les Albigeois.
* en 1211, Simon de Montfort (le chef de cette croisade) ravage la région mais ne s'attaque pas au château.
* en 1212, le château résiste à l'assaut (timide) des croisés.
* en 1214, il est remis en gage de soumission au légat du pape. Ce dernier le donne à Simon de Montfort.
* en 1218, après la mort de Simon de Montfort lors du siège de Toulouse, le comte Raymond-Roger peut à nouveau entrer dans son château.
* en 1223, Roger-Bernard de Foix, participant activement à la tentative de retour de Trencavel, reprend Carcassonne aux cotés de Raymond VII de Toulouse.
* en 1229, Roger-Bernard de Foix, fils de Raymond-Roger négocie une paix avec le roi de France Saint Louis (1214-1226-1270). Le château de Foix est de nouveau "occupé" par les troupes du roi de France pendant 5 ans.
* en 1272, le comte Roger-Bernard III s'oppose une nouvelle fois à l'envahissant au pouvoir royal de Philippe III le Hardi. Il renforce sa garnison, et fait précéder l'entrée d'une barbacane. Mais le comte doit capituler devant Philippe le Hardi venu en personne l'assiéger.
* en 1229, Roger-Bernard de Foix, fils de Raymond-Roger négocie une paix avec le roi de France Saint Louis (1214-1226-1270). Le château de Foix est de nouveau "occupé" par les troupes du roi de France pendant 5 ans.
* en 1272, le comte Roger-Bernard III s'oppose une nouvelle fois à l'envahissant au pouvoir royal de Philippe III le Hardi. Il renforce sa garnison, et fait précéder l'entrée d'une barbacane. Mais le comte doit capituler devant Philippe le Hardi venu en personne l'assiéger.
* en 1290, par le mariage de Roger Bernard III de Foix avec Marguerite de Montcade Béarn, les comtes de Foix deviennent vicomtes de Béarn. La famille comtale quitte Foix et part pour le Béarn. Mais, le château est parfois habité par ces propriétaires lors de visites dans la région. A partir de cette date, le château devient le lieu de joutes verbales de troubadours, et de poésies lues.
* a partir de 1315, le père de Gaston Febus - Gaston II - rend habitable le grand donjon, fait percer des fenêtres et voûte les étages.
* au XIVème siècle un Comte hors du commun, Gaston Febus (+1391) donne à la ville une fière devise : "Touches-y si tu l'oses".
* en 1382, Gaston Febus tue son fils unique, par un excès de colère.
* au XVème siècle, construction de la tour ronde (3ème tour de ce château).
* en 1479, à la mort de la reine Leonor I de Navarre Trastamara (1426-1464-1479-1479), la couronne de Navarre sera herité par son petit-fils François Febus (1467-1479-1483) et à sa mort en 1483 par sa soeur Catherine. Ainsi, les comtes de Foix deviennent rois.
* en 1512 la reine Catherine I de Naverre Foix-Grailly-Béarn est évincée du trône de Pampelune, mais son fils Henri II de Navarre Albret va récupérer en 1530 la Basse-Navarre, pouvant ainsi - avec la complicité du Pape - conserver le titre de roi de Navarre.
* en 1589, son petit-fils Henri III de Navarre Bourbon devient roi de France.
* vers 1607, après l'avènement de Henri IV en 1589 (roi de Navarre et comte de Foix depuis 1572), le Comté est réuni à la couronne de France et Foix devient le siège d'un gouvernement militaire.
* en 1634, Richelieu ordonne le démantèlement du château, qui fut sauvé par le gouverneur Laforest-Toiras.
* en 1645, cette forteresse sert de dépôt d'archive puis devient une garnison. Sa vie est émaillée de réceptions grandioses lors de venues des gouverneurs dont le Comte de Tréville, capitaine des mousquetaires de Louis XIII, et le Maréchal de Ségur, ministre de Louis XVI.
* en 1790, le château devient une prison.
* en 1840, le château est classé aux Monumenst Historiques.
* en 1864, le château abandonne sa fonction de prison.
* fin XIXème siècle, Paul Boeswildwald, gendre de Viollet Le Duc, restaure le château, essayant de lui redonner son allure médiévale.
* en 1930, le château devient musée départemental

 

 

hôtel de la Préfecture
Foix
arrondissement de Foix
comté de Foix
Ariège

 

hôtel de la Préfecture

 

L’hôtel de la Préfecture de l’Ariège occupe des bâtiments qui furent ceux de l’abbaye Saint-Volusien de Foix. Malgré les remaniements successifs, l’édifice conserve le plan des anciens bâtiments abbatiaux, il s’appuie toujours sur l’église abbatiale et des murs et des voûtes du XVII° siècle sont toujours visibles dans la partie qui jouxte le sanctuaire.

 

autres maisons
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège

 


maison à pan de bois
place Parmentier


maison à pan de bois



statue Lakanal
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège

statue Lakanal

 

fontaines
Foix
arrondissement de Foix 
comté de Foix
Ariège



fontaine de la place Duthil à Foix

fontain de la place Saint Vincent à Foix

fontaine de l'oie à Foix
XVIIIème