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MONTSÉGUR

arrondissement de Foix



comté de Foix
 
 
condado de Foix




comté de Foix

 









vestiges du château-forteresse de Montségur
Montségur
arrondissement de Foix
comté de Foix
Ariège

 



vestiges du château-forteresse de Montségur



Le château actuellement visible au sommet du "pog" de Montségur n'est pas le château qui existait à l'époque du siège de 1244. Il s'agit en réalité de la forteresse bâtie par les Français après la période cathare, ce château français étant lui-même en ruines de nos jours. On pense souvent par erreur que le château de Montségur est un "vrai" château cathare.

Il est édifié à 1207 m d'altitude, sur un éperon rocheux appelé le "Pog", et fut un des hauts lieux du catharisme. Il faut une bonne heure et beaucoup d’efforts pour en atteindre le sommet. Montségur a été reconstruit à la demande de l’église Cathare à partir de 1204, pour être un refuge sûr aux derniers évêques et parfaits hérétiques. L'âme de la résistance fut un évêque cathare, Guilhabert de Castres. Celui-ci réfugié à Montségur, sut se tourner vers la noblesse catalane pour y chercher du secours. En 1221, à Mirepoix, il y rencontre deux grands seigneurs féodaux des Pyrénées à cette fin. Après la soumission du comte Raymond VII de Toulouse (1197-1222-1249) en 1229, un groupe important se constitue autour de lui et il supplie Raymond de Péreille qui avait fortifié le site de Montségur de les accueillir dans la forteresse.

Montségur abrita une communauté cathare importante. En 1215, le concile de Latran cite la forteresse comme étant un repaire d'hérétiques. En 1229, le rôle de Montségur comme abri pour l'Église cathare est réaffirmé dans le traité de Meaux-Paris. À partir de 1232, ce rôle ne cesse de se renforcer. Parallèlement, le château accueille également les chevaliers faydits qui furent dépossédés de leur terres par le traité de 1229. Au nombre de ces derniers figure Pierre-Roger de Mirepoix, cousin de Raymond de Péreille qui sera le maître militaire de Montségur.

 

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C'est l'armée royale qui veut venger l'attentat contre l'inquisition à Avignonet en 1242 qui décide d'assiéger la forteresse. La garnison ne comprend que 340 personnes autour de Pierre-Roger de Mirepoix et Raymond de Péreille alors que les troupes royales comptent plusieurs milliers d'hommes. Le siège de Montségur débute au printemps de 1243 sous le règne de Saint Louis (1214-1226-1270) et devient vite un échec pour les troupes royales. Il est en effet impossible d'isoler la citadelle car des audacieux réussissent à se glisser et apporter des nouvelles de l'extérieur. Ce seront finalement des gascons qui réussiront à prendre pied sur la montagne par une escalade nocturne, et à y établir un poste de guet rapproché. Un habile ingénieur pour l'occasion, l'évêque d'Albi réussira à y installer une pierrière qui accablera les assiégés. Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se rend et négocie sa reddition. Il demande la vie libre pour les laïcs mais livre les parfaits qui eurent à choisir entre le boucher et l'abjuration. A l’aube du mercredi 16 Mars 1244, le sénéchal du roi Hughes des Arcis, à la tête de 6000 hommes, et l’archevêque de Narbonne porteront l’assaut final d’un siège qui dure déjà depuis 10 mois et qui a échoué. Aux 500 personnes qui y résident encore, on leur demandera, donc de renier leur foi nouvelle. Les 207 parfaits qui refuseront de renier leur foi meurent sur un gigantesque bûcher,. le "Prat dels Cremats" (le champ des brûlés) où une stèle fut par la suite érigée par la contemporaine Société du souvenir et des études cathares. En 1244, le nouveau seigneur de Mirepoix, Guy II de Lévis s'installe dans la place et promet fidélité au roi Saint Louis.

 

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Le dispositif défensif de cette forteresse était différent de celui que l'on connaît actuellement. Le castrum en lui-même comprenait la demeure fortifiée du seigneur des lieux, le castellum ou castèl en occitan (qui sera sans doute restauré par la maison de Lévis pour donner la forteresse actuelle) et le village cathare de l'époque entourés par une enceinte fortifiée. Du côté de la route actuelle, se dressaient trois murs de défense dont le premier se situait au niveau du guichet actuel pour la visite payante du château. De l'autre côté du pog, à 800 mètres environ, se trouvait une tour de guet (au Roc dit de « La Tor » la tour) surplombant une falaise de 80 mètres. L'entrée du castrum qui donne sur cette tour de guet était défendue par une barbacane. À l'intérieur de l'enceinte de la forteresse, se dressait un village dont il ne reste que quelques terrasses au nord-ouest du château actuel. Sur ces dernières, on y trouve les fondations de plusieurs habitations, des escaliers pour communiquer entre les terrasses, une citerne et un silo.

Après la prise du château en 1244, la possession du pog revient à Guy II de Lévis, Maréchal de la Foi, seigneur officiel de Mirepoix depuis le traité de 1229. Les restes du village cathare furent rasés ainsi que l'enceinte fortifiée extérieure. Le castellum fut restauré et réaménagé pour y poster une garnison d'une trentaine d'hommes qui resta présente jusqu'au Traité des Pyrénées en 1659. Certains documents mentionnent le château comme étant « défensable » en 1510. Puis, au fil des décennies, le château finit par être abandonné.

Le château fut classé monument historique en 1875 et le puòg sur lequel il est situé rejoint ce classement en 1883. Depuis, le site n'a cessé d'enflammer les imaginations à un tel point que beaucoup n'ont pas hésité à fouiller le puòg à titre personnel pour les raisons que nous verrons plus bas. Paradoxalement, la campagne de restauration du château débutée en 1947 freina ces dégradations et effaça dans le même temps certains indices archéologiques. Cette restauration motiva une prospection spéléologique de la montagne, menée par la Société spéléologique de l'Ariège. Cette dernière aboutit, en 1964 à l'exhumation d'une sépulture dans l'avenc du trébuchet. En 1968, le GRAME (Groupe de Recherche Archéologique de Montségur et Environs) est fondé. Ce dernier a déjà conduit plusieurs campagnes de fouilles sur le site.

Montségur est supposé avoir abrité le riche trésor de l'église cathare. De ce supposé trésor nous ne savons que peu de choses. Deux faits alimentent les suppositions autour de ce trésor. Le premier, est la fuite à cheval du parfait Mathieu et du diacre Bonnet aux environs de Noël 1243 emportant avec eux "de l'or et de l'argent et une infime quantité de monnaie". On pense que ce trésor est parvenu en Italie à Crémone, lieu d'Italie où une autre communauté cathare importante a vécu. Cette supposition est renforcée par les correspondances épistolaires avérées entre les deux communautés. Un deuxième trésor aurait été sauvé durant la trêve de mars 1244 puisqu'il est fait état de quatre individus s'enfuyant de Montségur avec un chargement. Les historiens conjecturent que ce trésor réunissait les nombreux textes hérétiques conservés par les Parfaits dans la forteresse.