Rectángulo redondeado: index  web





BELLOCQ



"entre deux gaves"

entre dos ríos


Béarn



entre deux gaves










église Notre Dame
Bellocq
entre deux gaves
Béarn

 


église Notre Dame

clocher-tour-donjon et portail
en façade principale occidentale

 

 

élévation latérale
nord


clocher-tour surmonté
d'un toit à l'impériale

élévation latérale
nord

 

 

 

abside polygonale
et flanc sur de la nef

 

 



L'église de Bellocq, sur le chemin de Compostelle, est une des plus anciennes églises béarnaises. Elle fut édifiée au XIIIème siècle lorsque le vicomte Gaston VII de Béarn (+ 1290) décida de la création d'une bastide à Bellocq.

L'église Notre-Dame de Bellocq (paroisse Sainte Marie), est un édifice religieux catholique fortifié dont l'histoire est directement liée à celle de l'endroit où il est implanté.

En 1280 Gaston VII de Béarn fait édifier à Bellocq une forteresse imposante de sept tours destinée à protéger les abords de sa nouvelle résidence à Orthez et un an plus tard, en 1281, il y adjoint une bastide afin d'attirer une population nouvelle et augmenter les capacités de défense du lieu. L'église est construite à cette époque, et est positionnée au sud du château, à moins d'une centaine de mètres de l'entrée principale de la forteresse. Eléonore de Comminge, mère et tutrice de Gaston Fébus, et ce prince prêtent serment aux habitants de Bellocq le 20 janvier 1343.

Le plus ancien document relatif à Bellocq n'est que du XIème siècle, mais il révèle des faits bien antérieurs de son histoire. C'est un passage du cartulaire de Sordes, reproduit par l'archevêque-historien Pierre de Marca, dont la traduction: "Le susdit comte Sanche vint de nouveau et donna l'église de Saint Pierre de Faixens, avec ses revenues, à Dieu et à St. Jean de Sordes, et cela pour la rédemption de son âme et celles de ses parents". Ceci se passe en l'an 1010, étant le duc de Gascogne, Sanche VI Guillaume (1009-1032). On croi que le monastère de Sordes est dû à une pieuse fondation de Charlemagne.

 

 

L'église est fortifiée et fait alors partie intégrante des défenses de la bastide. Son clocher, à l'origine sans ouvertures significatives, est un véritable donjon et une tour de guet non négligeable sur la frontière occidentale de la Vicomté de Béarn, face à la Guyenne anglaise.

Dans leurs premières configurations, le clocher et les murs du bâtiment ne comportaient pas d'ouvertures et les fenêtres que l'on peut voir de nous jours ne furent percées qu'en 1860. L’église a été restaurée en 1969.

À l'intérieur, la nef de l'église abrite un rétable digne d'interêt. Sur le côté gauche de l'édifice, un joli petit portail latéral à voussures historiées permet le passage de l'église au cimetière attenant dans lequel se trouvent encore les pierres tombales des familles nobles de la localité.

Le portail principal est enrichi de quelques sculptures vraissemblablement effectuées à l'époque par un artisan-tailleur de pierre local. Si ces dernières ne sont pas spécialement artistiquement remarquables, elle n'en sont pas moins historiquement intéressantes et deux d'entre elles au moins sont plus particulièrement notables : la première est une représentation du blason des armes du Béarn sur lequel les deux vaches ont cependant leur marche inversée par rapport au blason traditionnel. La seconde sculpture est de loin la plus intéressante et est surtout unique en son genre : elle représente en effet un personnage coiffé d'un béret et tenant à la main droite un long bâton. Il est probable qu'il s'agisse là de l'évocation des pèlerins du chemin de Saint Jacques de Compostelle dont la route, au Moyen-âge, passait par la bastide de Bellocq. Le béret du personnage attesterait ainsi de l'origine indiscutablement béarnaise de cette coiffe traditionnelle dont la paternité fut longtemps erronément attribuée aux Basques. Le long bâton que tient le personnage, lui, serait le "bourdon", instrument qui facilitait la marche et servait occasionnellement à se défendre contre les animaux ou les hommes malveillants.

 

portail roman en arc brisé
façade principale

Ce qui frappe tout d'abord ce sont les trois voussures de la porte ogivale, et les reliefs variés, hommes, animaux, plantes et autres figures qui s'en détachent. En voyant l'ogive on pense au XIIIème siécle, mais la taille frustre de ces moulures dénote une origine plus ancienne.

Une croix de Malte se trouve à la clef de voûte. Dans le cadre extérieur figurent plusieurs espèces d'animaux, des fleurs de lys, le trèfle à quatre feuilles, un arbre en forme de buisson, deux ronds semblables aux pièces de monnaie, mais polis, un cercle quadrilobé, des feuilles de vigne et une haute plante qui jette ses feuilles à droite et à gauche comme l'herbe du froment. Le cadre intérieur est rempli d'une vingtaine de têtes, presque toutes dépourvues de buste. Seuls au milieu d'elles, deux personnages sont en pied. La voussure intermediaire, sauf trois petits poissons réunis en groupe d'un côté, et deux colombes en repos de l'autre, est toute remplie par 12 sujets humains, on pense ils sont les apôtres, mais impossible de les identifier. Ils ont été abimés par le marteau révolutionnaire. Un seul personnage est assis tenant un sceptre de la main gauche. Serait-ce Saint Pierre?. La main droite qui aurait dû tenir les clefs a disparu. Au-dessus du tiers point de l'ogive, un buste à moustache, tombant en pointe, la figure masquée ou déetériorée, les bras croisés su la poitrine et à peine dessinés sous un manteau, domine tout ce bel ensemble. Serait-ce le Père Éternel?. Aux deux angles inférieurs de l'ogive, le marteau démolisseur a fait disparaître entièrement deux autres bustes de dimension presque égale à celui d'en haut du Père Éternel.

 


.


.


.

 

 




 

détails des arquivoltes

portail latéral en arc brisé

Cette porte du mur latéral est aussi remarquable. Comme la porte principale, elle a trois voussures ogivales, mais au tiers-point du cadre extérieur, le relief est une tête a deux faces, ou plutôt deux têtes gravées sur un même bloc de pierre. On répresente le mystère de la Sainte Trinité. L'archivolte en rinceau attire tout particulièrement l'attention. Elle est formée d'une saillie ogivale en pierre, de cinq ou six centimètres, et d'une dentelure de clous d'applique qui ressemblent à des fleurs de lys naturelles, inclinées obliquement et collées à l'angle de dessous par le sommet de leurs pétales.

 




coussinet

couronnement
du portail



coussinet

 

 



imposte


 

nef vers le choeur et chevet polygonal

époque de restauration 1860-1864

tabernacle

fond de la nef

voûte demi-berceau en bois
sur les pilastres de la nef, les nouvelles arcatures en bois et plâtre, sont en plein cintre, sand aucun entrecroisement

Quelle fut à l'origine, la forme de la voûte de cette église, nul ne peut le dire. Au commencement du XIXème siècle la voûte était plate, appuyée au milieu sur une double rangée de colonnes en bois. Elle n'etait pas bien ancienne, mais son aspect disgracieux la condamnait à disparaître.


O

retable du choeur et tableau de l'Assomption

la colombe, ailes déployées, se détache sur fond d'argent,image de la foudre, au-dessus de ce bel ensemble, et envoie tout autour 12 faisceaux de rayons d'or.

Vierge à l'Enfant

 

 

les pierres tombales avec des armoiries de l'église

 

écu de la famille Lescar

 

Sous une couronne de comte, l'écu au chevron, en souvenir de sa carrière militaire, est orné de trois étoiles,
accosté de deux lions, soutenu de deux palmes, et suivi de l'inscription suivante:

"Mes/sire Pierre de/Lescar Mestre/de Camp de Ca/valerie qui a ser/vi 45 campagnes/Sous les règnes/de Louis 13/et 14 – Obiit/In AºDni/1677"

Dans la première année du règne de Louis XIII, quatre frères, Menaud, Pierre, Jacques et Jean de Lescar, entrèrent comme volontaires au service du roi, dans le régiment de Saint-Luc des gardes françaises et firent avec honneur les guerres d'Italie, d'Allemagne et d'Espagne, durant lesquelles deux d'entre eux, Jacques et Jean, périrent glorieusement sur le champ de bataille. Pierre devint en 1652 lieutenant-colonel du régiment de Monclar, cavalerie. En 1663, des lettres patentes de Louis XIV accordèrent l'anoblissement à Pierre et Menaud de Lescar. Depuis cette époque cette famille compta toujours quelques representants dans l'armée française. Elle s'unit vers la fin du XVIIème siècle à la maison de Montmorency-Bours. Au XVIIIème siècle, l'héritier de cette famille, d'abbord mousquetaire dans la garde du roy, devint conseiller au Parlement de Navarre. Il épousa Mademoiselle de Péfaur. Il mourut au commencement de la Restauration, laissant à sa place Emile de Lescar qui fut le père d'Alfred de Lescar, mort à Puyoo, l'aïeul de Ernestine de Lescar, épouse du Docteur Marcadet à Salies et le bisaïeul de Emile de Lescar de Crouseilles qui habita le château de Mosqueros, prés de Salies de Béarn.

Les héritiers de la famille Lescar conservent la "demeure Lescar" à Puyoô

 

famille Salies-Péfaur ("Pê deu Faur")
écusson ravagé par le ciseau révolutionaire

Sous une couronne de comte, il est écartelé au 1er d'une ancre, au 2me de trois chevrons, au 3me d'une tour, au 4me d'un clef,
d'où l'on peut se demander si elle appartenait à une famille de marins.

"Ci-git Demoiselle Cate/rine de Salles dont/la piété et la chari/té rendent la mémoi/re précieuse aux gen/s de bien. La recon/naissance l’a gravé/dans le coeur de/mr. De Mos/queros coner au/Parlement de Navre/son neveau. Obiit/27 avril 1752 àgée/de 69 ans. Priez/Dieu pour le repos/de son âme. +"

(Catherine de Salies-Péfaur mourut dans la maison Abbadie en face de l'église)

En 1490 Gratian Du Faur avait été le trésorier de la reine Catherine I de Navarre Foix-Grailly-Béarn (1470-1483-1517)

 

famille Mosqueros

 

maison Abbadie
Bellocq
entre deux gaves
Béarn

 

maison Abbadie en face de l'église
ancienne proprieté de la famille Mosqueros

 

maison Lescar-Amadine
Bellocq
entre deux gaves
Béarn

Maison qui a abrité successivement les deux familles ainsi nommées.

Elle possède à l'extérieur une grande fenêtre à croisillon en pierre et à l'intérieur un escalier monumental en bois.

 

autres maisons
Bellocq
entre deux gaves
Béarn


* maison Lassalle avec sa grande fenêtre géminée.

* maison Pouyane-Micoulou, dont la façade conserve le rinceu d'une grande fenêtre qui a été aveuglée et remplacée par une petite ouverture.

* maison Labaigt-Pommé relevée aussi d'une fenêtre géminée.

* maison Tarres avec un portail de style XVème siècle.

* maison Houx-Larrouder, autrefois Sourb.

* maison Tartas-Goazen, en face de la porte de l'église, avec une petite figure (Lucifer ?) qui se dessine sous un corbeau de la maison.

 

forteresse
Bellocq
entre deux gaves
Béarn

 

..

tour carré avant sa restauration

OO

O.

tour carré après sa restauration
arc brisé et porte plein cintre

Quand Gaston VII vicomte de Béarn (+ 1290), à la fin du XIIIème siècle, prend la décision d'élever à Bellocq une forteresse, ce bout de territoire est situé à la frontière de la Guyenne alors sous souveraineté anglaise. Au Moyen-Âge, les seigneurs du Béarn étant généralement alliés des rois de France, il était donc nécessaire de fortifier le territoire béarnais. Le château fort de Bellocq, stratégiquement placé sur le Gave de Pau, principal accès fluvial au Béarn, va ainsi pouvoir protéger les abords de la nouvelle résidence de Gaston VII, Orthez (Ortès). La construction de la forteresse va s'étaler sur plus de trente ans, entre 1250 et 1280.

La place forte, construite sur un plan architectural relativement simple et sans donjon central, est un quadrilatère irrégulier renforcé par quatre tours rondes, une semi-circulaire et deux tours carrées, dont celle qui abrite l'entrée principale de l'édifice. Les courtines (murs) et les tours sont percés d'archères (meurtrières) cruciformes. La forme cylindrique de deux petites tours (façade nord-ouest) indique assez que la construction est beaucoup plus ancienne que celle des châteaux d'Orthez et de Pau.

 

..

tours et murailles en attente de restauration

 

En 1281, soit un an après l'achèvement des travaux, afin d'attirer une population nouvelle et augmenter ainsi les capacités de défense de son château fort, Gaston VII de Béarn fonde une bastide à proximité de la forteresse, la vaste cour de l'édifice ayant la capacité d’abriter la population en cas d’attaque du village. L'église de Bellocq (Ste Marie ou Notre Dame de l'Assomption), fortifiée comme il se doit, fait alors partie intégrante des défenses de la bastide et vient compléter le dispositif architectural militaire de la forteresse. Situé à une centaine de mètres de l'entrée principale du château, son clocher, sans ouvertures significatives, est un véritable donjon et une tour de guet non négligeable face à l’ouest (là où se tiennent les anglais).

En 1370, Gaston III de Foix-Béarn (dit Gaston Fébus, + 1391) afin que son territoire conserve une parfaite indépendance vis-à-vis des puissants royaumes de France, d'Angleterre et de Navarre, fait construire de nouvelles places fortes pour protéger le Béarn et renforce une première fois le château de Bellocq déjà existant. Plus tard, en 1542, Henri II de Navarre Albret (1503-1517-155) le fait remettre en état dans l'éventualité d'une invasion espagnole de la part de l'empereur Charles Quint. Dès lors, les rois de Navarre quittent parfois leur château de Pau pour s'y rendre en villégiature. La reine Jeanne III de Navarre Albret y réside régulièrement au XVIème siècle, lorsqu'elle se rend à Salies de Béarn pour y prendre les eaux.

Mais en 1568, le roi de France Charles IX (1550-1560-1574) charge le baron de Terride de soumettre le Béarn et de le gouverner. Les troupes de Terride occupent tous la région et le culte catholique est rétablit.

L'année suivante, Jeanne d'Albret demande au comte Gabriel de Montgoméry de former une armée de résistance mais le château de Bellocq, passé aux mains des catholiques, subit alors deux forts assauts. La forteresse résiste et Montgoméry rebrousse chemin après un court siège. En 1620, le Béarn protestant étant redevenu trop important, Louis XIII roi de France, fait incendier puis raser la forteresse afin que les partisans de l'Église Réformée ne s'en emparent de nouveau.

Dès lors, le château de Bellocq ne jouera plus aucun rôle dans l'histoire militaire de la région, et l'imposante forteresse médiévale de Gaston VII de Moncade, désormais inutile, tombera dans l'oubli. En 1925, cependant, les ruines du château de Bellocq sont inscrites aux monuments historiques, et l'édifice sera définitivement classé Monument de France en 1997.

Le château aujourd'hui:

Bien qu'encore très délabrée, l'ancienne place forte médiévale demeure toujours fort impressionnante et l'on peut imaginer aisément ce qu'elle put être au temps de sa splendeur. L'ensemble architectural et ses abords directs appartiennent de nos jours conjointement à un propriétaire privé et à la municipalité de Bellocq. Aussi, il y a quelques années, conscientes du patrimoine inestimable que représentait la vieille forteresse pour le village, les autorités responsables se sont mise en devoir d'entamer une réhabilitation de l'édifice. Un premier travail de débroussaillage a été effectué par les "Amis du Vieux Bellocq", les Scouts de France, les parachutistes du Régiment de Pau et beaucoup de bénévoles, du village comme des alentours. Dans les douves asséchées du château, les ronces et la végétation sauvage qui envahissaient le bas des murailles ont été enlevées et des ceps de vigne y ont été plantées. Le vin qui en est tiré reçoit l'appellation de "Domaine du Château".

En 2004, à l'initiative de la direction régionale des affaires culturelles d'Aquitaine, des restaurations importantes sont entreprises et la tour carré qui donne accès au château fait ainsi l'objet d'une consolidation et d'un embellissement controversé. Des travaux de purge des maçonneries et un remplacement des pierres de taille et des moellons sur le parement sud-est de la tour sont effectués.