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SAINTE ENGRÂCE

Haute-Soule



Soule



municipios de la montaña



 

Soule    










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église Sainte Engrâce
Sainte Engrâce
Haute-Soule
Soule

 

église Sainte Engrâce



L'abbaye haute-navarraise de Leyre fonde l'église romane de Santa Grazi (1085) avec un hôpital pour pèlerins et elle devient aussi une étape importante sur les chemins de Compostelle. Cette église classée du 11ème siècle recèle une architecture rare et le cimetière peuplé de stèles discoïdales veille sur la masse sombre des forets et des montagnes qui barre l'horizon.

A l'origine de l'église et du village, la poétique légende de Sainte-Engrâce, jeune chrétienne portugaise qui fut martyrisée à Saragosse vers l'an 303, avec dix compagnons, alors qu'elle s'apprêtait à franchir les Pyrénées pour rejoindre son fiancé, un duc de la région de Narbonne. On lui enfonça un clou dans la tête! La cathédrale de Saragosse conservait son corps, mais, des voleurs emportèrent un bras de la Sainte, orné de pierres précieuses... Ils le dissimulèrent dans un arbre, à proximité du village d'Urdax. Les bergers locaux remarquèrent qu'un bœuf venait s'agenouiller devant cet arbre et que ses cornes devenaient alors lumineuses. Ils découvrirent ainsi la relique et construisirent l'église de Sainte-Engrâce en son honneur. Ainsi Urdax devint Sainte-Engrâce-des-Ports, de ces cols par lesquels on passait de Soule en Roncal.

Sous l'épiscopat d'Odon de Benax (1083-1101), une collégialité de douze membres, appelés chanoines réguliers de Saint Augustin, y est établie. Sanche I Ramírez (1142-1163-1094), roi d'Aragon et de Navarre, la rattache à l'abbaye bénédictine de Saint-Sauveur de Leyre, le 5 février 1085. Par cet acte, on apprend qu'elle avait des biens de part et d'autre des Pyrénées, tels que pâturages, forêts, métairies, terres et vignes... Dès lors, elle doit s'acquitter d'une redevance annuelle de deux saumons et d'une paire de bœufs pour le labour à l'Ascension et à la Saint Jean Baptiste (24 juin). Cette contrainte s'amenuisera au fil du temps...

Au milieu du XIIème siècle, elle atteint l'apogée de sa gloire et de sa prospérité. On y vient en pèlerinage, et l'on y voit affluer les princes d'Aragon, de Navarre et du Béarn. C'est depuis cette époque que les paroisses de Soule s'y rendent en procession le 16 avril, jour de la Sainte-Engrâce.

Mais, au milieu du XIVème siècle, elle est atteinte par le relâchement de la règle et par les troubles politiques. L'occupation anglaise de la Soule, et en 1512 le changement dynastique en la Haute-Navarre en faveur de Ferdinand le Catholique d’ Aragon, provoquent la rupture avec l'abbaye de Leyre.

La collégiale, avec son mobilier et ses archives, fut pillée et incendiée par les troupes protestantes du capitaine Sénégas, au cours des Guerres de Religion (1569-1570). Le relique de la Sainte disparaît alors, et une grande partie du domaine fut confisquée et attribuée par ordre de la reine Jeanne III de Navarre Albret, au village de Lanne en Barétous.

Il faut attendre le rétablissement du culte catholique, vers 1620, pour que le bras perdu soit remplacé par l'annulaire de la main droite de la Sainte, ramené de Saragosse par deux curé-chanoines souletins. Alors, sous l'impulsion de l'évêque Arnaud II de Maytie (1622-1646), l'antique pèlerinage reprend vie. À ce moment là, les places de chanoines sont données à des curés de Soule, qui en perçoivent les rentes...

En 1714, Monseigneur Joseph de Révol, évêque d'Oloron, avec l'accord du Roi et des membres de la Collégiale, décident de les supprimer, et d'attribuer ses revenus au séminaire d'Oloron. Il signe le décret d'union le 7 février 1724. Toutefois, les chanoines continuent à percevoir les bénéfices jusqu'à leur mort, et le village reste bourg indépendant jusqu'à la révolution, avec sa justice indépendante et ses jurats municipaux.

 

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façade principale
ouest

façade principale avec
porche sous appentis cimetière

clocher-tour pignon carré
et porche sous appentis

 

 


élévation latérale
nord

 

abside semi-circulaire
et absidiole

 

 

portail roman en arc en plein cintre sous porche

voussures et tympan orné d' un chrisme soutenu par deux chérubins

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chapiteaux du portail et imposte décorée

stèles funeraires

 

L'église est romane, massive, avec une abside, deux absidioles et un clocher carré. Les trois nefs comptent 12 chapiteaux remarquables. Le cimetière contient des stèles discoïdales caractéristiques de la region. Des bâtiments conventuels il ne reste que quelques pans de murs avec un créneau de guetteur percé au centre, d'où l'on a une vue stratégique sur les gorges d'Ehüjarre, axe de communication avec Compostelle par Isaba et Roncal.

On pénètre dans l'église par un porche et un portail orné au tympan d'un chrisme soutenu par deux chérubins, avec la signature du sculpteur "Bernardus". Un des chapiteaux représente les pèlerins d'Emmaüs debout, nus pieds, leur bâton à la main, devant une tour crénelée. Sur un autre chapiteau, ils sont représentés à table, en compagnie du Christ qui rompt le pain.

 

nef centrale en berceau

grille de fer, choeur et chevet semi-circulaire
voûte en cul de four décorée

Sainte Engrâce dans le maître-autel

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chapelles des absidioles

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autels des absidioles

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petits retables latéraux

piliers repossant sur une grande base cylindrique

les peintures

 

L'église a une façade asymétrique avec un clocher latéral, elle est flanquée d'un contrefort qui fut ajouté en 1864. Son plan rappelle celui de l'église de Sainte-Croix d'Oloron, il est constitué de trois nefs en berceau qui aboutissent à trois absides en cul-de-four, la nef centrale est aveugle. Les piliers reposent sur d'énormes bases cylindriques. Un des chapiteaux porte l'inscription "Garcia Dat me fecit facere" (Garcia Dat me fit faire). L'église fut restaurée au XIXème siècle, sous la pression insistante de Prosper Mérimée.

Le retable central a été démembré, les panneaux qui en subsistent et les retables latéraux (chapelles de la Vierge et de Sainte Catherine) sont d'une grande saveur.

Une grille de fer du XIIIème siècle sépare les sanctuaires des nefs, soit pour défendre les vases sacrés contre les voleurs, soit parce que l'église servait de dortoir la nuit aux voyageurs.

Les plus beaux trésors de l'art roman à son apogée, pittoresque, amusant et expressif, se trouvent dans les trois nefs parallèles de l'église. Sur les vingt chapiteaux qui subsistent, douze, dans la grande tradition romane, mettent en scène des personnages qui se détachent en relief, vêtements souples, attitudes variées, têtes disproportionnées. Saint-Joseph, la vierge, l'enfant et les bergers voisinent avec Adam et Eve, mais aussi avec Salomon et la Reine de Saba unis dans une posture pour le moins lascive… Un étonnant bestiaire les accompagne : chevaux, centaures, lions, et même un éléphant dont la trompe, faute de modèle vivant a été remplacé par une gigantesque langue ! Plus classiques, mais d'une grande qualité sculpturale, les huit autres chapiteaux sont ornés de torsades entrelacées, de palmettes, rosaces, tiges et branches croisées…

 

 

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chapitaux des piliers
et des arcs doubleaux

 

 

 


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base d'une colonne


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chapitaux des piliers et des arcs doubleaux

 

fond de la nef centrale et rosace

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chaire à prêcher

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fonts baptismaux et bénitier

rosace

 

chapelle Saint Laurent
Sainte Engrâce
Haute-Soule
Soule

 

moulin d'eau
Sainte Engrâce
Haute-Soule
Soule

 

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moulin d'eau à Sainte Engrâce