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VALS

arrondissement de Pamiers

 



comté de Foix

 

 
 
condado de Foix



Vals












église priorale Notre Dame ou Sainte Marie
Vals
arrondissement de Pamiers
comté de Foix
Ariége

 


église priorale Notre Dame ou Sainte Marie




Ancienne priorale Notre-Dame, dédiée également à saint Loup, l’église de Vals est une des plus curieuses des Pyrénées parce qu’elle a été construite dans un immense bloc de poudingue en utilisant comme accès une faille naturelle de la roche. Son origine est ancienne, contemporaine des diverses abbayes de Foix, de Pamiers ou de Camon qui furent fondées au VIIIème siècle et dont certaines furent rattachées à la grande abbaye de Lagrasse comme, précisément, Vals le fut.

 

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accès dans une faille de la roche

 

Un sondage pratiqué en 2008 a révélé une sépulture collective de la fin du Néolithique. Quelques objets des périodes gallo-romaine et mérovingienne sont présents, confirmant la pérennité de l'occupation.

La première église a pu être construite par les Bénédictins qui l’installèrent dans ce rocher, en lui donnant une architecture que le sol a rendu compliquée, pour remplacer un site religieux antérieur qu’il convenait de christianiser. L'église apparaît dans les textes en 1104 quand le recteur de Vals, Annibal Grasseries, devient un des chanoines réguliers de l'église Saint-Volusien de Foix. En 1224, le pape Honorius III confirme les droits de l'abbaye de Foix sur l'église Sainte-Marie de Vals. Mais le 2 avril 1445, une bulle du pape Eugène IV réunit l'église de Vals à la mense de la cathédrale de Pamiers.

On peut déterminer ainsi une première nef et une abside rupestres du X° siècle ouvertes au sein du rocher qui en forme les parois. Des maçonneries ont dessiné de petites chapelles latérales très archaïques. L’abside basse et carrée a été remaniée, au début du XII° siècle quand les desservants de vingt-deux paroisses s’établirent, en 1104, en chanoines réguliers de Saint Volusien à Foix et agrandirent le prieuré de Vals. L’abside fut alors surélevée, ouverte par un grand arc triomphal en plein cintre sur la nef supérieure et pour accroître la place pour des cérémonies plus solennelles les moines construisirent une autre nef romane perpendiculaire à la première, formée d’un chœur et d’une abside ronde mais située au troisième étage au-dessus de la nef primitive. Cette nouvelle nef prend vue sur l’ancienne par un grand arc roman et elle se complétait d’un clocher en forme de tour qui n’est qu’une élévation de l’abside. Ce clocher exhaussé, après le XIII° siècle, en tour de guette s’est vu accoler une tour carrée et crénelée de type militaire.

 

 

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Un incendie, sur la fin du XVI° siècle, entraîna une réparation sommaire de la grande nef qui a été encore surélevée au XIX°, ce qui a permis de dégager le grand arc de l’église de la tour.

L’église est ainsi composée d’une nef basse voûtée en plein cintre et en maçonnerie de gros appareil terminée par une abside surélevée, à chevet plat, couverte en berceau sur arcs doubleaux. Le rocher forme les murs du chœur mais les contreforts réunis par des arcades rondes, déformées parfois, montrent une maçonnerie du X° siècle reprise au XII°. Les bandeaux retombent sur les parements sans moulures. Tout l’ensemble de cette abside, y compris les bandeaux et leurs flancs étaient recouverts de fresques du XII° siècle.

Des escaliers assurent l’accès à la nef supérieure, ou grande nef, couverte au XIX° siècle d’une voûte en plâtre. Au fond, s’alignent les arcs supportant la chapelle haute, vouée comme d’habitude à Saint Michel. Deux arcs, l’un en plein cintre, l’autre en anse de panier et un troisième petit arc à claveaux de briques soutiennent un balcon sur lequel se dresse le grand arc roman par où la chapelle a vue sur la nef inférieure. Cette chapelle Saint Michel, voûtée en cul-de-four, a deux fenêtres étroites : l’une à double ébrasement, l’autre à meurtrière. Un bandeau, au-dessus de l’arc de l’entrée du chœur, est orné de billettes. La maçonnerie de grès, bien appareillée au XII° siècle, a été surélevée en tour demi-ronde au XIII°, puis au XIV°. Une tour carrée à créneaux a été juxtaposée à ce clocher et lui confère un aspect féodal.

L'édifice a la particularité d'être construit sur trois niveaux :

Une nef inférieure, dans la roche, prolongée par une abside rectangulaire abritant des fresques romanes. La nef inférieure, appartenant à un probable édifice préroman, est la partie la plus ancienne. On y trouve toutefois deux dalles funéraires du xviiie siècle : celle de la comtesse de Lascaris de Vintimille et de sa mère, qui habitaient à Vals dans une maison fortifiée encore visible, non loin de l'église. Une autre dalle funéraire est celle de l'Abbé Durand, inventeur des fresques en 1952 et qui a débuté les recherches archéologiques autour de l'édifice. L'abside, quant à elle, date du xie siècle et aurait été voûtée au xiie siècle.

Une nef supérieure, remaniée à plusieurs époques, en particulier au xixe siècle où elle a été surélevée. En 1887 on y installe des vitraux, portant les armes du marquisat de Portes.

Une chapelle haute du XIIe siècle dédicacée à saint Michel surmontée d'une tour-donjon élevée vers le XIVe siècle. La croix accrochée sur la tour, classée en 1959, est une croix discoïdale provenant de l'ancien cimetière médiéval. Les deux niveaux supérieurs ont vue sur l'autel placé au premier niveau.

L'abside conserve des fresques romanes du premier quart du XIIe siècle : les couleurs employées sont le noir, le rouge, le jaune, le gris et le blanc. L'absence du bleu et du vert témoigne de l'ancienneté des peintures. Découvertes par l'Abbé Durand en 1952 sous un enduit, elles furent nettoyées et consolidées en 1956. Leur dernière restauration a été réalisée de façon exemplaire de 2006 à 2008 par Jean-Marc Stouffs.

Ces fresques (pigments délayés à l'eau et déposés à la surface d'un enduit frais), d'une qualité exceptionnelle, sont à lier avec un art provenant de Catalogne, comme l'indiquent la physionomie des personnages et différents détails iconographiques. Influencées par les peintures de l'atelier du Maître de Pedret, mais d'un style plus linéaire que celles de Saint-Lizier (Ariège) et de la Catalogne, elles sont d'un très grand intérêt pour l'histoire de l'art de la période romane.

Nous y trouvons représentés sur chacune des trois travées des épisodes de la vie du Christ :

 

 


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les fresques

 

L'Annonciation et la Nativité : un ange désigne la Vierge Marie, saluée par l'Archange Gabriel. Marie est également peinte couchée sous une couverture richement ornée. Cette représentation, la montrant juste après l'accouchement, est peu fréquente. Elle prend place au-dessus du Bain de l'Enfant : le Christ est tenu par deux femmes auréolées. Cette scène est caractéristique de l'art byzantin.

La période évangélique : seize personnages étaient représentés, les douze apôtres ayant connu le Christ et peut-être quelques disciples des premiers ou d'autres personnages sacrés, comme les prophètes. Parmi les apôtres reconnaissables qui subsistent, parfois identifiés par des inscriptions, on peut citer : André, Pierre, Philippe, Mathias, Paul et peut-être Barthélémy.

La Parousie : le Christ en majesté, entouré par une mandorle, est accompagné des symboles des quatre évangélistes, d'archanges avocats, d'un chérubin et d'un séraphin. La représentation d'archanges avocats (au nombre de quatre) est exceptionnelle ; elle est la seule connue à ce jour en France et ne se retrouve qu'en Catalogne et en Lombardie. Trois archanges sont nommés : Gabriel, Michel et Pantasaron. La représentation de ce dernier archange est la seule connue à ce jour dans tout le monde roman.

À l'origine, l'Épiphanie était également représentée sur le mur du chevet. Après le percement d'une fenêtre vers le xive ou le xve siècle, l'Adoration des mages a été presque totalement détruite : il ne nous en reste que le visage de la Vierge, une étoile et la tête de Balthazar couverte par un bonnet.