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BONNEMAZON

 

Hautes-Pyrénées

ancienne vicomté de Nébouzan

 

antiguo vizcondado de Nebouzan



Bonnemazon










abbaye de l'Escaladieu
Bonnemazon
ancienne vicomté de Nébouzan
Hautes-Pyrénées

 

abbaye de l' Escaladieu



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clocher octogonal du XVIIIème siècle

 

Escaladieu vient de l'Occitan Escala a Diu, du latin Scala Dei signifiant « échelle vers Dieu ».

En 1140, installation des moins Cisterciens. Entre 1350 et 1360, les guerres franco-anglais entraînent une période de déclin pour l'abbaye. L'édifice est brûlé durant les Guerres de Religion du XVIème siècle. Reconstructions et transformations jusqu'au XVIIIème siècle. L'aile des moines et l'église sont percées de larges baies, et le dortoir est aménagé en cellules individuelles. En 1793, au moment de la Révolution, l'abbaye est vendue comme bien national.

L'abbaye de l'Escaladieu était une halte importante pour tous les pèlerins de Compostelle qui empruntaient le Chemin du Piedmont : elle se situait à proximité de la grande route traditionnelle allant du Béarn au pays de Foix par le château de Mauvezin, tout proche, et Saint-Bertrand-de-Comminges.

Vers 1130, un groupe de moines protégés par le comte de Bigorre s'installe en haute-vallée de Campan à Cabadur. Centulle II transmet à Forton de Vic un domaine à Cabadour dans la Vallée de Campan, sur les conseils du comte Pierre, de la comtesse Béatrix et Guillaume; archevêque de Tarbes ce domaine est transmis en 1136 à l' Abbaye de Morimond. Son abbé Vaucher y fera construire une abbaye de l'ordre de Citeaux, qui deviendra par translation en 1142 l'abbaye de l'Escaladieu et il nomme comme premier Abbé Bernard de la Barthe qui, en 1137, fonde également l'abbaye de Bonnefont.

L’Escaladieu entre 1141 et 1172, aura fondé ou affilié huit abbayes « filles » en Espagne (Fitero, Veruela, La Oliva, Iranzu... ) puis deux en Gascogne (Bouillas et Flaran).

La puissance de l'abbaye s'établit au fil des siècles et excite bien des convoitises, en particulier pendant les Guerres de Religion du XVIème siècle. Assiégée par trois fois, des destructions irréparables sont commises : le chevet de l'abbatiale, le porche (ou narthex), le bâtiment des convers. Au XVIIIème siècle, le premier étage du bâtiment des moines est rebâti selon une symétrie très classique. Le dortoir des moines a fait place, au XVIIème siècle, à des chambres à décor de stucs. Cependant, à ce jour, trois témoins essentiels mettent encore en valeur le site initial et son riche passé.

Construite de 1142 à 1160, remarquable par la rigueur cistercienne et l'harmonie de ses proportions. Véritable centre de vie monastique, la pureté des lignes et la qualité des proportions de l'ensemble répondaient parfaitement au souci de recueillement des moines. Son clocher octogonal date du XVIIIème siècle, construit sur la tour romane au-dessus du bras sud du transept.

L'abbaye a été la sépulture des comtes de Bigorre entre les XIIe et XIVe siècles.

 

nef centrale vers le choeur et chevet



Sa voûte en berceau brisé est soutenue par des doubleaux alternativement en pierres et briques et s'appuie sur deux gros piliers carrés marquant les travées de la nef. Aucune décoration n'ornemente la nef mais les pierres de taille sont soigneusement agencées et la qualité de l'acoustique est remarquable. Le sol était couvert d'un étonnant carrelage de type azulejo, du XIVème siècle. Le mur du bras nord du transept présente les traces d'une ancienne porte murée qui menait au dortoir des moines, et d'une ancienne fenêtre bouchée d'où les moines impotents pouvaient suivre les offices.

La salle capitulaire est construite à la fin du XIIème siècle, sa composition architecturale est très caractéristique du gothique méridional. En effet, sa façade est dépourvue de tout ornement et les murs proposent une alternance de pierres et de briques. Les voûtes de briques, disposées en croisée d'ogive, de construction plus tardive (1200 – 1225) retombent sur quatre colonnes en marbre de Campan.

 

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salle capitulaire
voûtes de briques en croisée d'ogives

 

Le cloître de l'abbaye d'Escaladieu aurait été vendu en 1825 ; on retrouve quelques colonnes qui supportaient les voûtes le long du mur oriental.

 

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ancien cloître

 

Les bâtiments qui l'entouraient ont été remaniés au XVIIème siècle. Certains ont même été détruits (réfectoire, cuisines, bâtiment des convers).

 

dépendences du monastère

 

La fontaine du cloître, située à l'angle de l'ancienne galerie, a été remaniée au XVIIème siècle.

À l'image de l'ensemble architectural de l'abbaye de l'Escaladieu, les espaces extérieurs sont les témoins de l'élégance modeste de l'art cistercien : tandis que catalpas, buis, chênes, hêtres... plus que centenaires imposent leur charme entre pierre et brique, collines et forêts verdoyantes sur toile de fond des cimes enneigées, confèrent au lieu une ambiance feutrée.

Vendue à la Révolution comme bien national, l'abbaye devient la propriété de la famille Nayrac à laquelle succédera la famille Frossard.

En 1986, elle est vendue à l'association « Rencontres de l'Escaladieu » qui, sous l'impulsion de Jean Lemanceau, engage les premiers travaux de restauration et assure une animation des lieux.

En mai 1997, elle devient propriété du Conseil Général qui développe un programme de restauration à long terme.