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LAGARDE

arrondissement de Pamiers

 



comté de Foix
 
 

condado de Foix



comté de Foix












église Nativité de la Sainte Vierge
Lagarde
arrondissement de Pamiers
comté de Foix
Ariège

 

église Nativité de la Sainte Vierge

clocher-mur et porte en arc surbaissé segmentaire

 

 

château
Lagarde
arrondissement de Pamiers
comté de Foix
Ariège

 

château de Lagarde

 

Une première tour fut édifié entre 1063 et 1065 par Sanche I Ramírez roi d'Aragon (1042-1063-1094). Puis au XIIème siècle, entre 1176 et 1180, le château s’agrandit à 4 tours carrées avec hourds et couverture en ardoise, une poterne d’entrée rectangulaire avec porte en bois et herse, pont-levis et fossé au pied des murs, cet ensemble est relié par des murs avec meurtrières à sabot en partie basse, crènelage en partie haute avec derrière une circulation en bois. Au milieu de la très belle cour pavée de galets de rivière se trouvait déjà le puits circulaire, encore en place aujourd’hui, de 62 mètres de profondeur et 2 mètres de diamètre en très belle pierre taillée dont la maçonnerie fait 1,20 mètre d’épaisseur.

C’est Alphonse II « le Chaste » (1152-1162-1196), roi d’Aragon, fils de Raimond Bérenger II de Provence (IV comte de Barcelone) et de Pétronille d’Aragon, qui fit construire cet imposant château, gardien de la vallée de l’Hers, voie très importante de communication.

Durant la croisade des Albigeois, il fit partie avec la seigneurie de Mirepoix de la donation que Simon IV de Montfort octroya à son lieutenant Guy Ier de Levis en 1212, après que Simon de Montfort ait convoqué à Pamiers une assemblée générale de nobles, de prélats et de bourgeois notables, où l’on rédigera pour l’administration du pays conquis un statut comprenant 46 articles. Entériné par le Traité de Paris, signé le 12 avril 1229 sur le parvis de Notre-Dame, il est stipulé entre autres dans les textes que la seigneurie de Mirepoix est donnée à Gui Ier de Lévis, qui devient vassal du Roi de France « Louis IX ou Saint-Louis » (1214-1226-1270), et se voit décerner le titre héréditaire de Maréchal de la Foi, il prend officiellement à ce moment le nom de Gui Ier de Lévis Mirepoix.

Au début du XIVème siècle, François de Lévis-Mirepoix fit édifier à la place de l’ancienne forteresse un grand château de forme carrée et entouré de fossés. C’est à cette époque que les quatre tours monumentales furent bâties. Bâti sur une colline dominant la vallée de l’Hers-Vif, il se composait de quatre grandes tours carrées reliées entre elles par d’imposantes courtines et des bâtiments d’habitation. Aujourd’hui il n’est plus qu’une ruine mais ses dimensions impressionnantes témoignent de sa splendeur passée.

 

 

À la charnière des XVème et XVIème siècles, Jean V de Lévis-Mirepoix, chef de la maison de Lévis et propriétaire du château de Lagarde, est le sénéchal de Carcassonne et frère de Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix, conseiller des rois successifs Charles VIII (1470-1483-1498), Louis XII (1462-1498-1515) et François Ier (1494-1515-1547), puis lieutenant général du roi pour le Languedoc. Jean V de Lévis y reçut Marguerite d' Angoulême, reine de Navarre (1492-1549), soeur de François 1er. Il va transformer considérablement le château de ses ancêtres, transformant les vieux logis en un palais de la Renaissance. Il fait aussi renforcer les défenses extérieures du château qui sera désormais capable de se défendre avec la nouvelle arme qu'est l'artillerie.

Jean V de Lévis fait construire le grand escalier à vis surmonté d'une coupole en étoile qui desservait les étages des logis. Il fait aménager une magnifique chapelle de style gothique flamboyant dont il ne reste aujourd'hui que des vestiges. Dans les courtines du vieux château médiéval, il fait percer de larges ouvertures sur l'extérieur, aptes à éclairer généreusement les pièces.

Point d'orgue à ces travaux considérables, il fait enserrer les anciennes murailles dans une seconde enceinte basse adaptée à l'artillerie et élevée à quelques mètres en avant des anciennes courtines dont elle suit fidèlement les contours. Le vide entre les deux lignes de fortification est rempli de terre damée (formant ce qu'on appelait alors un rempart) et le dessus forme une large terrasse sur laquelle il était également possible d'installer des défenseurs ou de l'artillerie. Cette enceinte remparée est flanquée aux quatre angles de tours rondes, basses également et renfermant des casemates voûtées destinées à abriter des canons. Les ouvertures de tir de ces casemates permettaient de tirer dans les fossés mais autorisaient également des tirs rasants sur le glacis (étendue plate) qui entourait les fossés. Une cinquième tour, au milieu d'un des côtés, renferme la porte.

Un large fossé entoure cette enceinte basse qui, si elle ne protège pas les logis des tirs d'artillerie lointains d'un éventuel assaillant, est suffisamment dissuasive et efficace pour interdire l'approche des murailles et le franchissement du fossé. L'enceinte basse de Lagarde est l'un des derniers exemplaires de ce type de fortification qui tentait de concilier un plan encore médiéval (tirs de flanquements au moyen de tours rondes ou carrées, présence de nombreux angles morts, etc) avec l'utilisation de l'artillerie. Et effet, à partir du second quart du XVIème siècle, ces plans désormais obsolètes, seront remplacés par les enceintes bastionnées.

Dans la première moitié du XVIIème siècle, Louise de Roquelaure, veuve d’Alexandre de Lévis-Mirepoix, entreprend une nouvelle série de constructions et d’embellissements qui devaient transformer le château fort en un petit palais.

Fin XVIIIème, sous la Révolution française, le château sera pillé. Le marquis de Mirepoix quitta Lagarde aussitôt après les premiers troubles de la Révolution, partit pour l’émigration et alla mourir, en 1800, à Venise. Sa démolition est demandée par arrêté du 10 floréal An II (29 avril 1794) mais elle ne sera pas effectuée. L’ensemble est d’abord vendu à un carrier avant de servir successivement d’entrepôt d’armes ou de fourrage, d’écuries ou de poudrière. Il redevient en 1805 la propriété de la famille Lévis-Mirepoix, est racheté par le sénateur-maire de Mirepoix Vigarosy puis revient de nouveau aux Lévis jusqu’en 1986.

Son classement en tant que monument historique en 1889 n’empêcha pas sa désagrégation jusqu’à la fin du xxe siècle. En 1986, un pan entier de la tour sud-ouest fut détruit par des pilleurs pour dérober les pierres des fenêtres et les cheminées monumentales.

 

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château de Lagarde